Depuis son premier EP en 2013, Coely a ajouté sa pierre à l’édifice déjà bien solide du rap belge. Entre douceur et explosivité, laissez-nous vous présenter celle que le Studio Brussel a couronnée “Reine des Festivals” en 2016.
Native d’Anvers, Coely a des racines congolaises. Elle parle couramment quatre langues mais c’est en anglais qu’elle écrit et chante ses textes. Petite, c’est surtout de la musique congolaise qui sert de fond sonore à la maison, puis, en grandissant, elle découvre les clips de hip-hop américains et tout l’univers de MTV. Aujourd’hui elle cite Aretha Franklin et Nas en passant par Anderson .Paak et Lauryn Hill – à laquelle on la compare déjà – dans ses influences majeures. Coely s’inspire de ce qui se fait aujourd’hui, et fouille régulièrement dans le passé, dans un jeu d’aller et retour infini. C’est pour elle le meilleur moyen de découvrir sans cesse de nouveaux artistes. Sain, n’est-il pas ?
À l’aise dans ses baskets comme face à la caméra, Coely chante depuis son plus jeune âge, notamment au sein de la chorale d’église dirigée par sa mère, mais avoue être tombée dans le rap un peu par hasard. C’est dans un centre de jeunesse qu’elle fréquente régulièrement qu’un jour ses potes lui proposent de rapper un morceau avec eux. Révélation. Le rap lui fait découvrir une nouvelle sensation, la force qui désormais ne la quittera plus. Les copains en question sont aujourd’hui devenus ses managers et producteurs. Une famille qu’elle s’est choisie, bienveillante et protectrice. Car si Coely se voit bien devenir une grande, son entourage veille à ce que la vie de révélation-nationale-du-moment ne lui monte pas trop à la tête. Sur scène, outre son énergie débordante pour laquelle elle s’est déjà faite remarquer à plusieurs reprises, Coely parle à son public comme si elle parlait “à ses copines”.
Partant d’une production plutôt old-school, à laquelle elle revendique donner une nouvelle fraîcheur, Coely livre un rap teinté de soul, chantant, qui booste en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Ses morceaux font l’effet d’un combat de boxe joué avec un grand sourire (mais dans lequel on ne se prend pas de coups dans les dents, sinon cette métaphore perd tout son sens), le genre de trucs que t’écoutes à fond dans ton casque, la tête haute, le regard assuré, en te sentant tout-puissant le temps de ton trajet domicile-travail.
Elle sort un premier EP Raah ! The Soulful Yeah en 2013, aux accents R’n’B, dans lequel se trouve l’entraînant “Nothing On Me” (dont le clip vous permettra d’admirer tout le capital sympathie de la chanteuse) ainsi que son premier single “Ain’t Chasing Pavements”. En 2017, son album Different waters voit le jour, dans lequel elle semble plus mûre, mais non moins déterminée à propager ses bonnes ondes partout autour d’elle.
Coely est aussi, soit dit en passant, l’heureuse détentrice de deux récompenses aux MIA’s 2018 (l’équivalent de nos Victoires de la musique en Flandre), dont une dans la catégorie “Artiste féminine”. Elle est aussi une des artistes belges hip-hop les plus médiatisées du moment, et à vrai dire l’une des seules. Pourtant, elles sont nombreuses sur le terrain – pour n’en citer qu’une autre, la très talentueuse Blu Samu. Coely regrette que les gens ne les “cherchent pas” davantage et appelle ses consœurs à “sortir de leur cocon”. On ne peut donc qu’espérer que l’appel sera entendu.
On lui connaît aussi une tendance à la fangirl mais on lui pardonne : lors du concert de Kendrick Lamar dont elle assurait la première partie, elle a fait des pieds et des mains pour aller frapper à sa loge et prendre une photo avec lui. Mais bon, face au roi, que faire d’autre ?
Allez découvrir l’artiste sur sa chaîne YouTube et son compte Facebook.
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