Originaire du plateau de Golan en Syrie, une région annexée par Israël où les habitants n’ont pas de nationalité ni de passeport officiel mais un simple laissez-passer, TootArd a décidé de faire de ce sujet le thème central de son second album, « Laissez Passer ». Un phénomène local pour un sujet aux dimensions internationales.
Officiellement sans papiers et citoyens d’aucun pays, les 5 membres de TootArd n’en restent pas pour autant cloîtrés dans leur village natal de Majdal Shams. Étant donné la difficulté évidente avec un simple laissez-passer de pouvoir faire des concerts par-delà les frontières des pays arabes avoisinants, les différents musiciens se sont dispatchés dans plusieurs pays : Israël, l’Espagne et la Suisse. La dimension politique de leur musique est forcément présente, soulevant la question de l’attribution de la nationalité et des flux migratoires ; même si le groupe revendique une certaine légèreté (TootArd signifiant fraises) et un goût pour la fête et le partage. C’est avant tout un certain cosmopolitisme qui est représenté à travers leur univers, qui est un melting-pot d’influences et de sonorités, qui prend une dimension internationale ; autant au niveau de la musique que des paroles.
« Je n’existe pas sur une carte d’identité,
Une ficelle et un morceau de bois sont ma poudre à canon,
Sans nationalité, sans frontières, si tu me poses la question,
Je te répondrai que je joue de l’oud. »
Au niveau musical, on pense évidemment à Tinariwem et à Imarhan, qui mélangent eux aussi chants arabes et mélodies touareg inspirées du rock et du blues à tendance psychédélique.
Pour la peine, régularisation et laissez passer pour tout le monde, et dans le monde entier.
L’album est sorti fin 2017, mais il n’est jamais trop tard pour faire des découvertes. Ils seront de passage au festival Rock in the Barn.
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