Cette année, on l’a loupé : le Français Tom Terrien a sorti 10 years, constellation de souvenirs et d’émotions fluettes, fantaisistes et simples. S’il nous arrive d’avoir peur face à une certaine electronica mélodique qui se laisse aller au tire-larmes et qu’il faut parfois bannir les mots « deep » et « chill » si l’on veut éviter de tomber dans le pathos et la mièvrerie, la chute n’en est ici que plus agréable face à tant d’humilité. Dans son album, Tom a 10 ans et nous 7 et demi. On met la tronche la première dans un nid d’abeilles en animation, orchestre composé d’accords de piano mélancoliques, de voix tendues, de sons lunaires et timides, de grandes orchestrations. Pas torturés. Des paysages statiques et synthétiques repeignent Windows 95 en un grand ballet de 0 et de 1 qui dansent, et l’on voit déjà leurs jupes qui volètent et rebondissent dans des circuits imprimés des Super Nintendo de notre jeunesse.
Tom Terrien, c’est comme ce type à l’enthousiasme solitaire presque flippant qui arrive à se rappeler de tous ses rêves, les note frénétiquement pour les interpréter et en fait une matière à la création. Au fond, qu’existe-t-il de plus positif dans la vie que le moment où la création inspire la création ? Qu’y a t-il de plus poétique qu’imaginer que ses rêves puissent inspirer la création ?
Après avoir collaboré avec Julien Barbagallo (Aquaserge, Tame Impala) et s’être fait soutenir par Laurent Garnier « La baffe !! Mille bravos, c’est magnifique », fait la première partie d’Isaac Delusion, Kid Wise, Julien Gasc, Aquaserge et de Chapelier Fou, on ne peut qu’espérer que l’enfant, qui n’en est civilement et administrativement plus un, vous rappelle à l’ordre des songes.
Le clip est réalisé par Patrice Curtillat. Le disque est sorti sur Plug Research.
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