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The Proper Ornaments, promenade rock

Projet commun de James Hoare et Max Oscarnold, The Proper Ornaments est un groupe de rock comme on n’en fait plus. Enfin plus beaucoup. Un groupe sans artifices, sans ornements, quoi. Ou alors seulement les bons. Ceux qui rendent étrangement naturel, authentique. Quoi qu’il en soit, pour éclaircir un peu tout ça, nous les avons rencontrés à l’occasion de leur passage à Lille.

James Hoare est un mec prolifique. Après avoir officié au sein des excellents Veronica Falls, et des (non moins excellents) Ultimate Painting, il a réactivé The Proper Ornaments pour la sortie, fin janvier, de l’album Foxhole. Au total, ça fait huit albums en un peu plus de cinq ans. Pas au niveau de Ty Segall donc, mais pas mal quand même. Surtout quand on connaît la qualité des disques en question, chacun étant, à sa manière, un petit chef d’oeuvre de rock indé. Autrement dit, en plus d’en écrire plein, James écrit de bonnes chansons. Agaçant.

Mais ce n’est pas tout. Car, en plus d’écrire de bonnes chansons, et d’en écrire plein, James sait aussi s’entourer. Et, pour le coup, c’est Max Oscarnold qui l’entoure. Lui vient d’Argentine, et ressemble de loin à Louis Garrel mais en musicien et en un peu plus jeune. A part ça, il a joué dans Toy (héhé) et dans Pink Flames, projet fondé avec Isabel Spurgeon qui a aussi joué dans JC Flowers. Vous suivez?

Pourtant, s’ils semblaient faits pour s’entendre, leur rencontre n’en a pas été moins improbable. Max raconte : « On s’est rencontrés à Notting Hill. James tenait un magasin de fringues. C’était en 2007, un mois seulement après mon arrivée à Londres. » Avant ça, Max vivait en Argentine, où il a grandi. Là-bas, il a rencontré Andrew Oldham, l’ancien manager des Rolling Stones, qui s’est pointé en studio un jour que le groupe de Max enregistrait.

Les deux hommes deviennent amis, et commencent à enregistrer ensemble. Ils sont rejoints par Daniel Nellis (basse) et Bobby Syme (batterie) : les Proper Ornaments sont nés. La suite de l’histoire, c’est un premier EP en 2011 (Taking the Gamble out of Buying), puis un deuxième en 2013 (Recalling), sur lesquels le groupe peaufine son style, sobre et efficace. Du côté des influences, c’est du très classique. Le groupe cite les Beatles, le Velvet Underground, les Byrds, Love, Jefferson Airplane, etcetera. Quelques noms moins connus aussi, dont les Free Design, qui ont inspiré le nom du groupe.

Le premier album des Proper Ornaments, Wooden Head, sort en juillet 2014 tandis que James fonde Ultimate Painting et que Max intègre Toy. Pas un souci pour ce dernier : « Tu as toujours le temps de faire autre chose. Les gens croient qu’on est très occupés quand on joue dans un groupe, mais c’est faux. Heureusement d’ailleurs, ce ne serait pas vivable autrement. » En fait, les problèmes sont ailleurs. Les relations entre les membres du groupe sont tendues. Il y a aussi les ennuis d’argent, et de drogues… « Tous les trucs classiques qui peuvent t’arriver quand tu fais de la musique », résume James.

Pour autant, le groupe parvient à surmonter ses difficultés et l’album est enregistré en deux jours : « Une fois en studio, c’était très productif », raconte Daniel. Le duo formé par Max et James fonctionne à merveille. Guitares saturées, mélodies limpides habillées de réverb, rythmes hypnotiques, chœurs voilés… La recette des Proper Ornaments prend parfaitement. Wooden Head est très bien reçu par la critique. Plus que jamais, le groupe peut envisager l’avenir sereinement. Pourtant, après une tournée réussie et des passages remarqués en première partie de Metronomy, Real Estate, Woods ou Crystal Stilts, les quatre potes se séparent et rejoignent, chacun de leur côté, un groupe différent.

Max et James continuent quand même à se voir, à écrire des chansons et à travailler ensemble. Si bien que quand le groupe se retrouve, en juin, ils ont suffisamment de matière pour enregistrer un nouvel album. Direction les studios, donc… Mais pas pour longtemps. Bizarrement en effet, et sans que personne ne s’en soit aperçu, l’enregistreur fonctionne mal. Un seul morceau est sauvé, et tout ce joli monde rejoint l’appartement de James pour une deuxième tentative. « C’était plutôt cool finalement, on n’avait pas à se soucier du temps ou de l’argent. Je pense que ça se ressent sur le disque, d’une certaine façon », explique ce dernier. C’est aussi un peu de là que vient le titre de l’album : « ‘Foxhole’, c’est un cocon, une coquille. On a trouvé que ça résumait pas mal l’ambiance de l’album, ce qu’on a voulu faire ».

A sa sortie, le 20 janvier, il est élu album de la semaine par Rough Trade. Le célèbre disquaire ne s’y est pas trompé, Foxhole est un album magnifique, souvent onirique (« Just a Dream », « 1969 » ), généralement mélancolique (« Memories », « The Frozen Stare »), et parfois même génial (« Back Pages »). Musicalement, c’est assez épuré. On va à l’essentiel quoi : deux guitares, une batterie, une basse, parfois un clavier. Au fond, c’est pas compliqué la musique, quand on a du talent.

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