Vendre un million d’exemplaires en un an est-il compatible avec l’étiquette folk indé ? The Lumineers prouve qu’être mainstream n’induit pas forcément de vendre son âme au diable.
«Notre titre a commencé par passer sur une radio locale, puis sur une radio régionale, puis sur une radio nationale, puis sur toutes les radios… C’était dingue», a confié Nelly Pekarek à 20 Minutes. La surprise n’en a été que plus grande pour la violoncelliste de The Lumineers, recrutée par petite annonce. Mais il y a fort à parier que Wesley Schultz (chant et guitare) et Jeremiah Fraites (batteur) ne réalisent pas vraiment ce qu’ils vivent. D’autant plus que ce groupe savoure chaque moment.
Lorsqu’ils ont appris que Michel Gondry voulait utiliser leur titre phare pour la BO de son prochain film, dans les salles le 24 avril, les compères ont réagi comme des gamins basketteurs invités par Le Bron James à rejoindre le Miami Heat : « Il a entendu Ho Hey et a voulu que nous soyons sur la bande originale de L’Écume des Jours. C’est inespéré parce qu’on a toujours été fan du travail de Gondry notamment dans Eternal Sunshine of the Spotless Mind. »
Vous trouverez toujours un chroniqueur hype de mauvaise foi pour cracher son venin : « The Lumineers, c’est mielleux. Une fausse folk dégueulasse, joyeuse et faussement cool. Et la vraie folk, c’est pas joyeux, je te le dis moi« . Le même individu qui écoute en boucle Edward Sharpe & The Magnetic Zeros et qui ne trouve rien à redire à cette bande de hippies. L’honnêteté pousse à avouer que The Lumineers n’a pas volé son succès. Pourquoi ?
> Parce qu’il est impossible de ne pas taper du pied et esquisser un sourire en écoutant Ho Hey (+ de 60 millions de vues rien que pour le compte officiel You Tube du groupe).
> Parce que ce même titre peut aussi faire chialer comme une madeleine celui qui vient d’apprendre une sale nouvelle. Une bombe d’émotion cette chanson.
> Parce que vous en connaissez combien de groupes capables de réunir autant de titres euphoriques et tendres à la fois sur un même album ?
> Parce que ce trio n’a jamais pris la grosse tête. « C’est surprenant d’avoir du succès en dehors des États-Unis parce que nous avons des chansons à textes », a reconnu Wesley, qui s’estimait déjà heureux si 30 000 exemplaires s’écoulaient lorsque l’album est sorti outre-Atlantique. Autre révélation qui montre leur simplicité : « Lors de notre précédent concert à Paris, on a été étonné de voir que les gens viennent et connaissaient les paroles, tapaient dans leurs mains ».
> Parce que La Blogothèque parle d’eux comme de gentils artistes trop rares dans le milieu – « Au passage parmi les musiciens les plus humbles, sympathiques et près à tout que vous pourriez croiser« . Si vous n’avez pas vu la divine session acoustique dans les rues de San Francisco, cliquez ici.
> Parce que la coolitude et le pacifisme prônés par cette troupe installée à Denver contrebalancent avec l’individualisme ambiant.
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