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The Hacker, éternel homme de l’ombre

Après plus de vingt ans derrière les platines, The Hacker est au summun de sa carrière. Et ça tombe plutôt bien, puisque c’est en haut de la montagne qu’on va croiser sa tignasse noire, la semaine prochaine, au Black-Weekend. Retour en six étapes sur la carrière d’un producteur exigeant, qui a déjà commencé à préparer la relève.

1992. Dans la banlieue grenobloise, Michel Amato organise des raves avec des bouts de ficelle. Lourdé d’une radio associative locale, il décide de s’investir sur le terrain, bien loin de ses débuts punk et des T-Shirts Duran Duran qu’il exhibait quelques années plus tôt.  Les effluves techno en provenance des Etats-Unis commencent à lui chatouiller les narines. Avec son acolyte The Money Penny Project, il se lance dans le mouvement hardcore via le label XMF. L’entrée en matière est rude.

1996. Happé par Jeff Mills et la scène de Detroit qui sort les crocs, Michel Amato, qui dit « avoir déjà fait le tour du courant hardcore », devient The Hacker. Son premier maxi solo sort chez Interface, marquée de son empreinte : une techno sombre, martiale, dure, ténébreuse, où les fantômes de la new wave croisent Dopplereffekt ou Kevin Saunderson. The Hacker vadrouille en raves, s’acoquine avec la scène belge et hollandaise (toutes deux friandes de bpm élevés). La même année, une certaine Miss Kittin lui propose de réaliser un titre pop kitsch. Gratin Dauphinois sera la première compo de ce duo noir et blanc, qui mettra l’Europe à genoux.  Sauf la France, trop occupée par Superdiscount et bientôt Daft Punk.

2000. En hommage à Kevin Saunderson, The Hacker crée Goodlife, label qui rassemble la crème de la scène grenobloise, très active (Kiko, Oxia, The Hacker, Miss Kittin). Dans la foulée, il sort « Mélodies en sous-sol », premier long format en son nom. Un album racé, bien produit.

2001. Trois ans après la sortie de « Champagne EP » en 1998, la France fait les yeux doux à l’électro-clash. Avant-gardistes refoulés, Miss Kittin & The Hacker vont enfin avoir leur heure de gloire. Ils incarnent le parfait symbole de la légèreté de cette mouvance : une infirmière à l’accent terriblement frenchie et un DJ planqué derrière elle, stoïque. Mais la hype qui les guette n’est pas du goût de l’homme au perfecto. Qui jette périodiquement l’éponge et retourne à ses amours techno.

2004. Son deuxième LP, « Rêves Mécaniques », marque les esprits. Une autoroute violente et mélodique, portée par Flesh & Bone, jouée et rejouée en club par plusieurs générations de DJ.

2012. Huit ans ont passé. The Hacker a sorti plusieurs EP chez des labels de référence, mais a surtout créé le sien (Zone) avec son fils spirituel : Gesaffelstein. Malgré la décennie qui les sépare, les deux sont devenus inséparables. Boosté par ce nouveau projet qui a déjà pondu onze EP en un an (Rebotini, Crackboy, Remote, Maelstrom…), le Grenoblois semble au sommet de son art. Que ce soit chez Correspondant (« Satori EP »), chez Tigersushi (« Magical Voyage EP« ) ou chez Different (« Shockwave »), le néo-quadra a encore des choses à raconter.

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