Avoir de quoi se rincer les oreilles c’est bien. Mais si t’as rien pour te remplir le gosier, c’est comme mater des clips en version mute. Heureusement qu’à Sourdoreille on est aussi des fines bouches. Grands seigneurs, on propose une série avec Wine&Noise, le fumiste du jus de raisin, spécialisé en digressions rock qui tâche. Elle s’appelle « T’écoutes quoi quand tu bois ? », une sorte de plaidoyer « Vins vivants / Rock pas mort ». Dans ce dernier épisode passé au Salon Rue 89 des vins, session speed tasting : on compare un vin fait par des Flamands installés dans les Cévennes à un duo de punks nommé 2 Boules Vanille.
Le vin : Lous Grezes
Dernier acte du reportage au pays des artistes du vin vivant, de la viticulture jouissive et naturelle. Tant de refus de l’inévitable artillerie pétrochimique, je me dis que tous sont fins prêts pour la bagarre générale. Alors forcément, ces petits génies d’Infecticide résonnent dans mon esprit. Toujours plus proche de la vérité absolue (Mourir c’est nul), Infecticide réussit l’improbable mélange d’humour potache et d’électro glaciale. En live ils dégomment avec une qualité de jeu et une recherche sonore cosmique. Mais je ne m’étendrai pas parce qu’il est trop facile de réduire tous ces artistes de la vigne, du terroir et de la cuve au seul refus des pesticides (même s’il est fondamental hein). Je sais plus trop ce que je déguste ensuite, je passe chez des jeunes coolos du 34, y’a les mythiques Pom’n’roll (comme quoi à Bordeaux aussi l’indépendance s’organise), Dominique Derain n’a plus rien à vendre et fais goûter la BAB – Brasserie Artisanale de Bourgogne, bière brassée avec du moût de raisins (et ouais), mais je sais plus trop pourquoi je suis là.
Ah oui, je suis chroniqueur c’est vrai. Je croise un vigneron à la retraite qui file des coups de main gratos « ah non même pour être bénévoles faut remplir de la paperasse ». Mince. Et je termine par des Flamands installés dans les Cévennes, je bloque un dernier coup sur leur « cuvée Alicia » faite d’Alicante Boushet et de grenache. C’est tanique, acide, un peu rude mais avec un goût de bonbon, donc au final addictif comme une bande acidulée de boulangerie (comme ces pubs de drogués sur l’autoroute : 2 traits = sécurité).
L’artiste : 2 Boules Vanille
Ça cogne mais c’est super buvable : j’ai plus qu’à terminer sur du 2 Boules Vanille (ça) car ils cartonnent de partout avec leur batucada de punk. Leur double batterie-synthé est une machine à laver les mollets et faire claquer les cervicales. C’est un peu nos mousquetaires, des crocos qui n’ont pas perdu leur dents, qui ne jouent qu’à la volée et sans filets. Ne les ratez pas, ils sont de partout et ressuscitent dans un même élan Ligthning Bolt et Konono 1er. Genre Usain Bolt et Dikembe Mutombo qui virent les White pour jouer dans les Stripes. Alors cette année, faites moi le plaisir d’éviter la bûche, 2 Boules Vanilles suffira pour la bagarre générale.
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