Si la scène new-yorkaise semblait se tarir après la vague des Strokes et cie en 2000, les Brooklynois Parquet Courts ne sont plus les seuls à défendre l’héritage sonore complexe de la célèbre ville. Sunflower Bean s’autoproclament créateurs du genre « néo psychédélique pour l’ère digitale ». Malgré cela, leur son ne peut se résumer au psychédélisme tant leurs influences sont nombreuses. Derrière leurs moues innocentes, on ne pourrait deviner le potentiel farouchement rock de la bande, et pourtant… Fraîchement sortis du lycée, ils sortent leur premier album (Human Ceremony chez Fat Possum) acclamé par la critique en février dernier. Ils enchaînent à présent avec From The Basement. Cet EP compte quatre reprises : The Modern Lovers, T-Rex, Spiritualized et Neil Young, les jeunots s’attaquent aux plus grands monuments du rock.
Les reprises sont une tâche ingrate, il faut souvent s’attendre aux critiques des puristes. Ne leur en déplaise, cette collection de titres est un hommage et une anthologie respectueuse et ingénue. Pour autant, les membres de Sunflower Bean ont réussi à y apposer leur patte. Notre préféré ? Le nostalgique titre d’ouverture « Old World ». S’essayer à réinterpréter les Modern Lovers – en connaissance du charisme de Jonathan Richman – est ambitieux. Néanmoins, Jacob Faber, Julia Cumming et Nick Kivlen l’ont fait avec impétuosité. Leur version a la vitesse effrénée caractéristique du son new-yorkais typique du Velvet Underground (dont Jonathan Richman était d’ailleurs obsédé). Ils ont su y instiller une tension et une frénésie juvénile. Orgue mélodieux et batterie percutante accompagnent l’assurance agressive et nonchalante de la voix de Nick Kivlen. Une bonne dose de protopunk, un peu des Talking Heads, des Doors et des Stooges façonnent l’obscurité de cette version qui suggère une nuit éclairée aux néons clignotants.
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