Après Dusty Kid, Rone et Max Cooper, on ouvre aujourd’hui nos guillemets à Subarys. A peine signé sur le label Inlab Recordings, ce très jeune producteur est déjà l’auteur de quelques titres de techno épurée et aérienne, qui nous ont bluffés. Il nous parle de Brest, sa ville natale. On vous glisse trois morceaux disponibles en pré-écoute – on n’a pas pu attendre – pour patienter jusqu’à son premier EP.
Les premières images de Brest que tu gardes en tête, dans ton enfance ?
Et bien pour être honnête, je n’ai pas de réels souvenirs de mon arrivée à Brest en 1997 si ce n’est la froideur et le côté « ville d’après guerre reconstruite-à-la-va-vite » dans les années 80. C’est plus l’évolution dans cette ville qui à marqué mes souvenirs. Comme ma première participation aux « Tonnerres de Brest » en 98 avec tout ces bateaux et une foule immense…
Subarys, Snorfling
C’est une ville dont tu es fier ?
Quel Brestois n’est pas fier de cette ville ? C’est peut être un peu chauvin mais c’est une superbe ville malgré les a priori qu’on pourrait avoir comme quoi c’est une ville endormie et non-accueillante. Je veux bien croire qu’au premier abord ça ne paraît pas très vivant et il ne semble pas y avoir de chaleur. Mais il suffit juste de s’intéresser à la ville, à son histoire et ses endroits et on se rend rapidement compte qu’il y a beaucoup de choses à apprendre de cette ville et ses habitants. « Ici c’est Brest ! »
En quoi cette ville a-t-elle pu forger ton identité musicale ?
Il y a beaucoup de groupes de musique à Brest, quelques scènes ou l’on peut facilement se produire et surtout ça reste une ville plutôt moyenne (en terme de grandeur) donc ça facilite les rencontres et échanges entre musiciens. Je pense que ce qui a forgé mon identité musicale n’est pas forcément la ville de Brest en elle-même, bien que le paysage un peu terne et le port de commerce sont des endroits qui m’inspirent plutôt. Quand je me balade sur le port, tous ces bateaux, ces grues m’aident à forger l’esprit de mes compositions. La « lourdeur industrielle » m’inspire.
Subarys, Disable
La tristesse est un sentiment qui, bizarrement, m’inspire et c’est vrai que Brest a eu un passé difficile. Le côté grisâtre de cette ville fait ressortir le style organique qu’on peut ressentir à travers ma musique.. Ce qui a forgé mon identité musicale, avant tout, sont les gens que j’y ai rencontrés…
On parle souvent de la rudesse de cette ville, c’est un sentiment que tu partages ?
Beaucoup de personnes se font des idées sur une ville sombre, voire glauque avec une marée d’alcooliques pêcheurs (ou non) qui parlent bizarrement… Certes on a un accent un peu prononcé et une ville pas très jolie et joyeuse mais les gens sont en réalité très accueillants et il y a pleins de choses à faire !
La scène électro brestoise, ça dit quoi ? Ville endormie ou active à ce sujet ?
En terme d’électro à Brest, je suis assez réticent sur le sujet. Personnellement je pense que ça ne bouge pas plus que ça. En terme de DJ c’est un peu le néant… Après c’est sûr, il y a le festival Astropolis et toutes les soirées organisées par le Sonic Crew mais pour les jeunes producteurs, les endroits manquent un peu…
Subarys, Clic
Au-delà de la musique, quels sont les atouts de ta ville aujourd’hui ?
Je pense que cette ville m’a énormément apporté dans mes relations, elle m’a permis d’avoir un regard plus critique sur ce qui m’entoure et surtout mon caractère car c’est une ville au caractère bien trempé ! La ville de Brest a un esprit tranché par l’avant guerre et l’après. D’un côté il y une ville marquée par la guerre avec tout ces édifices marins, les remparts de la ville qui surplombent le port et d’un autre on retrouve un ville jeune et active qui « renaît de ses cendres » et qui tente d’effacer les jugements à l’égard de Brest. Ce qui est génial, c’est que les générations se confondent.
Je me revois encore passer quelques soirées au bar avec des personnes qui avait deux fois mon âge et pour autant il n’y avait aucun fossé, ou tabou entre nous. Voilà pourquoi je pense que c’est une ville particulière, voire même un peu spéciale mais je ne suis vraiment pas déçu d’y avoir grandi !
Passes-tu beaucoup de temps dans les clubs de ta ville? Quels sont les endroits que tu conseilles ?
Oui je passe beaucoup de temps dans les clubs Brestois car la programmation est souvent top ! C’est une ville vraiment à la page en terme de musique actuelle ! Si je devais conseiller un endroit, ce serait le Cabaret Vauban avec sa cave charmante et son décor roccoco, et la Carène qui est une super salle sur le port avec une programmation qui tient la route en général !
L’exil rêvé pour toi ?
Je pense que ça pourrait paraître étrange mais les Highlands en Ecosse serait mon exil rêvé ! Dans une vieille maison en pierre avec rien autour si ce n’est des moutons et une petite distillerie de whisky le temps de concocter un ou deux maxi !
Subarys Président !!!