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Russian Red, portée par le bon vent

Rencontre avec une chanteuse espagnole folk pop à suivre.

Avec son premier disque, « I Love Your Glasses », elle a tout remporté dans son pays où l’on sort très tard le soir : récompenses diverses, disque d’or, placements de chansons dans plusieurs films et spots publicitaires. Russian Red est une chanteuse espagnole d’indie-folk, et a aussi enregistré un duo avec Elvis Presley (si, c’est possible). Son deuxième album, « Fuerteventura », sort début 2012 en France. Un collier de perles dans lequel s’enfilent balades folk, trip-hop, complaintes à l’humeur vespérale et hymnes 50’s à la vanille. Interview, et petit avant-goût avec le plus beau titre du premier album, Cigarettes.

Ton premier album « I Love Your Glasses » a eu beaucoup de succès. Après l’explosion en Espagne, tu as eu la chance de voyager en Amérique du Nord, du Sud, aussi en Europe. Qu’en a-t-il été de la France ?

Je connais bien la France, j’y viens au moins une fois par an. Pour ce qui est des concerts, pour l’instant, on a surtout sillonné les petites scènes comme le Truskel ou le Café de la Cigale. Ce que j’aimerais vraiment faire, c’est venir vivre ici pendant un mois et faire des concerts improvisés un peu partout.

Il y a pas mal d’arrangements dans ton album. Tu comptes tourner avec un groupe ?

En Espagne, oui il y aura deux musiciens avec moi. Mais je pense que je tournerai seule à l’étranger car je considère que le guitare-voix est une bonne manière de présenter sa musique aux gens.

Comment se passe la compo pour toi ?

Pour cet album, j’ai fait un mix de chansons écrites sur la route – enfin pas littéralement sur la route (rires), mais pendant ma tournée – avec d’autres composées à la suite de mes errances. Il y a donc deux ambiances, je trouve, une plutôt triste qui correspond à la période passée à voyager, et une autre assez légère et lumineuse, qui ressort des chansons écrites à tête reposée.

Tu étais triste pendant ta tournée ?

Non, je n’étais pas triste, car trop occupée pour ça, mais je dois avouer qu’avec tous ces changements qui s’opéraient autour de moi, j’avais un manque qui persistait, peut-être un besoin d’être toute seule.

Tu as enregistré ton deuxième album à Glasgow avec des membres de Belle and Sebastian et leur producteur Tony Doogan. Comment vont-ils ?

Très bien ! J’ai parlé à Tony il y a quelques jours, il avait plutôt la pêche. C’est un mec tellement marrant. Le jour où on s’est rencontrés, c’était par Skype, donc pas idéal, il m’a dit de suite: « Je crois qu’il y a une connexion entre nous. » Ça s’est confirmé quand je suis allée à Glasgow pour travailler avec lui et je crois que ça s’entend sur l’album.

Tu dois gagner dix années d’expérience quand tu enregistres avec des gars comme eux.

Oui, je me suis sentie gâtée. Après, je dois avouer que je ne maîtrise pas vraiment les aspects techniques de l’enregistrement. C’est surtout leur engagement qui m’a surprise. Quand une chanson ne fonctionnait pas, je leur disais, « Allez, on laisse tomber pour aujourd’hui. » et eux : « Mais non, c’est génial ! ». Ils se mettaient à jammer et très vite, les jolies choses apparaissaient. Stevie Jackson (guitariste des B&S), c’est ma rencontre de l’année 2011 ! Je lui dois certaines des plus belles mélodies instrumentales qu’on entend sur l’album.

Quand on regarde tes clips, et notamment celui réalisé pour The Sun, The Trees (inspiré notamment par la photo de David Hamilton et le « Picnic at Hanging Rock » de Peter Weir), on remarque que tu aimes bien te mettre en scène au milieu de la nature. T’aurais pas été élevée à la campagne ?

Pas du tout. J’ai passé toute ma vie à Madrid, je suis une vraie citadine. Mais c’est vrai qu’enfant, je passais mes étés à la campagne. C’est plutôt les amis réalisateurs que je choisis pour mes clips qui aiment me placer au milieu de la nature.

Sinon tu as peut-être trop lu de littérature romantique, genre Sœurs Brontë, et c’est ce qui donnerait cette touche bucolique et victorienne à ton album ?

Alors oui, adolescente, j’étais folle de Gustavo Adolfo Bécquer, un poète espagnol du 19e siècle, romantique lui aussi.

Ton timbre a un côté enfantin qui rappelle celui de l’islandaise Emiliana Torrini. Tu acceptes la comparaison ?

Oh oui, bien sûr ! En vrai, je ne connais que quelques chansons d’elle, mais elle a effectivement une voix unique et magnifique, c’est donc un beau compliment.

Interview réalisée par Morgan Renault

Crédit photo : Peter Anderson

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