Roscoe, ce nom si familier

Voilà un an qu’on croisé le nom de ce groupe. Roscoe. Tout sauf un nom anodin quand Midlake fait partie de vos groupes de cœur et que sa plus belle chanson se nomme justement ainsi. On se dit d’abord qu’il ne s’agit que d’une coïncidence et qu’on doit simplement être en plein délire, en fan obsessionnel des Texans que nous sommes. Le temps passe, Roscoe mène sa petite vie, et nous la nôtre. Et puis vint le moment où on se dit qu’il serait quand même temps de jeter une oreille à ce groupe-là. Histoire de. On apprend alors qu’ils sont de Liège en Belgique et qu’ils font dans la pop. Quand on sait le savoir-faire fabuleux du pays sur le sujet, c’en est trop : il faut désormais mener l’enquête.

On se décide enfin à taper Roscoe sur Youtube pour une nouvelle raison, quitte à faire mine de ne pas avoir vu ce clip de Midlake qui nous fait de l’appel du pied. Cinq vidéos plus bas, on découvre leur titre Lowlands. Un an qu’on aurait pu, dû le faire. Mais il est encore temps de s’y coller, après tout : leur premier album « Cracks » vient tout juste de sortir en France. Le clip qu’on découvre alors parle pour lui :

Renseignements pris, Roscoe doit bien son nom à ce titre de Midlake parce qu’il mettait tout le monde d’accord au sein de la formation. Des gens bien, donc. Mais attention, leur nom a aussi été choisi en hommage au chanteur de bluegrass Roscoe Holcomb. Les pistes sont donc, une nouvelle fois, brouillées chez nos amis belges. Entre être tendre (Lowlands, Moment Of Grace) ou massif ((Sorrow et surtout Things To Solve), Roscoe a choisi de ne pas choisir. Mais à chaque fois, l’émotion passe et c’est remarquablement chanté, incarné. Et quand y réfléchit bien, c’est d’ailleurs plutôt du côté de The National qu’il faudrait établir la véritable filiation, par cette tension dramatique, ce lyrisme rock et la vision quasi-cérémonial de leurs compositions. 

Si Roscoe semble peut-être cérébral, on a surtout l’impression qu’il se présente tel qu’il est, avec sa sincérité et ses tripes. Peut-être qu’il ne sait d’ailleurs pas faire de musique autrement. Avec toutes les envies qui l’accompagnent, y compris les sonorités très électriques et enlevés. Pour rappeler, à ceux qui vivraient dans une grotte depuis vingt ans, que la Belgique et rock sont un couple fusionnel et définitivement libre.