1979, Pink Floyd sort The Wall. Cet album, aux paroles contestataires et virulentes s’est fait le moyen parfait de s’exprimer contre l’oppression. 17 années après un concert à Berlin, commémorant la chute de son mur, rebelote, une nouvelle occasion de jouer ce pamphlet est arrivée.
Quelques notes, devenues emblématiques et un solo de guitare progressif. Batterie poignante et martiale. Le chant d’enfants, des paroles teintées de critiques. Ensemble, un morceau épique et culte. Six minutes d’ascension. Des paroles, on retiendra « le mur ». Le mur qu’une certaine éducation construit, ce mur qui empêche les pensées et les idées originales de proliférer et les personnalités uniques de s’épanouir. Les murs érigés par les parents, par le gouvernement, par son éducation… Tout le monde comme personne n’est à blâmer. C’est ce que cet opus transmet. Cette œuvre contestataire, à la narration imaginative, s’inspire de la société, du vécu de ses créateurs comme elle relève aussi de la fiction. De l’écoute de l’album entier, on retient la chute en enfer d’un personnage devenu asservi, autour duquel les briques s’empilent, le laissant seul, vide, déconnecté. À ceux qui n’ont jamais prêté une oreille attentive à ce chef-d’œuvre, il est grand temps car, maintenant plus que jamais, il est d’actualité.
Parmi la vingtaine de titres, « Another Brick in the Wall » (part II) est devenue l’hymne d’une génération. D’abord, un emblème des manifestations étudiantes en Afrique du Sud. Et bien qu’elle n’ai pas été écrite à ce dessein, elle a aussi été jouée avec l’intégralité de l’album en juillet 1990 à Berlin pour célébrer la chute de son mur, survenue quelques mois plus tôt.
Cette histoire de mur de Berlin, ça nous rappellerait pas une idée de génie qui a pointé son nez récemment ? Personne n’est sans savoir que monsieur le Président des USA, Donald Trump, a fermement décidé de construire un mur pour séparer les États-Unis du Mexique. Face à la perspective d’une telle régression, Roger Waters, ex-bassiste du groupe, auteur et compositeur de cet album là, envisage un concert improvisé à la frontière, pile là où est en passe de se construire le mur de l’ignorance et de l’injustice. C’est seul qu’il investirait la scène puisque le groupe s’est séparé en 1981 (malgré quelques réunions éparses notamment en 2005 et 2011). Qu’est-ce qu’un tel concert pourrait bien changer ? Pour celui qui a comparé Donald Trump à Adolphe Hitler, la musique est un moyen de protestation légitime qu’il se doit d’utiliser pour tenter de réveiller les esprits bercés par les belles paroles d’hommes de pouvoirs déconnectés de la réalité. On vous laisse méditer en musique.
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