De la musique violente à souhait, de la bière qui coule à flots, des looks plus déjantés les uns que les autres et des seins en liberté un peu partout. Le Hellfest n’est pas le premier endroit auquel on penserait pour emmener de jeunes enfants en sortie. Et pourtant, les moins de 10 ans y sont bien plus nombreux qu’on pourrait ne l’imaginer (on a même croisé des bébés). On a voulu en savoir plus, alors on est allé à leur rencontre et à celle de leurs parents. Une chose est claire : ils ne sont pas venus pour Henri Dès.
Sasha, 9 ans, et Yaël, 6 ans. C’est entre deux concerts que je rencontre les sœurs Sasha et Yaël, à la recherche d’un peu d’ombre pour se poser. Si le festival est une première pour Yaël, sa grande sœur, elle, était déjà venue avec ses parents il y a deux ans et « c’était vraiment bien » et elle avait adoré la prestation d’Alice Cooper. Il faut dire que dans la famille venue d’Ile-de-France, le metal est une passion qui se transmet de génération en génération. Julien, leur papa, a lui-même contracté le virus par son père qui en écoutait déjà. Quant à savoir si les filles en écoutent, la réponse de Julien est sans appel : « Elles n’ont pas vraiment le choix, puisque j’en écoute à la maison. » Au Hellfest, les filles aiment la musique, mais aussi « regarder comment les gens sont habillés ».
La participation au festival avec de jeunes enfants impose des contraintes. D’abord parce qu’il fait très chaud. Ensuite parce que « c’est fatigant pour les filles. Du coup, on rentre à l’hôtel vers 21h30-22h, raconte Julien. Et aucun des parents ne reste faire la fête. « C’est vraiment un truc qu’on veut partager en famille », ajoute Julien. Du coup, Sasha n’a pas pu voir Rob Zombie sur scène comme elle le souhaitait, l’Américain étant programmé cette année à plus de 23h. Ce sera pour une prochaine fois. Leur petit frère d’un an devra attendre encore un peu avant de venir.
Ewenn, 10 ans ½, et Malo, 5 ans. Plus tard, c’est dans la forêt que l’on interpelle Ewenn et Malo, casque antibruit sur les oreilles, accompagnés par leur maman. Ils débarquent pour la première fois dans le festival clissonnais. Pour eux aussi le metal est une affaire de famille. Leur papa vient tous les ans. « Cette année, nous avions envie de leur faire un cadeau », dit Murielle, leur mère. Pendant que papa est parti voir un concert, le reste de la famille se promène, découvre les lieux et l’ambiance. Le soir, les garçons dormiront bien confortablement dans leur lit, puisqu’ils vivent à Nantes, autant dire la porte à côté.
Maïa, 6 ans. Maïa est en train de manger un bagel à côté de son papa quand on arrive avec notre carnet et nos questions. « Elle avait envie de venir depuis longtemps », annonce ce dernier. Il faut dire que la petite fille vit à Clisson et à cette période, le festival est un vrai sujet de conversation sur la cour de récré. « A l’école, beaucoup ont des bracelets du Hellfest. Même la maîtresse en a un », précise Maïa. Le site, elle le connaît pourtant déjà, puisqu’elle vient s’y promener en hiver : il est accessible au public tout au long de l’année. « Elle vient plus pour voir que pour écouter », poursuit papa, qui continuera de enchaîner les concerts à la nuit tombée quand sa fille dormira à poings fermés chez sa grand-mère.
Lee-Wann, 8 ans ½, et Siloë, 5 ans ½. Lee-Wann et Siloë sont des habituées du festival. C’est déjà leur quatrième participation ! Elles sont accompagnées de Vanessa, leur maman, et de son compagnon. Elles aussi portent un casque antibruit rivé sur les oreilles. Pas très confortable et franchement mauvais pour la qualité sonore. « Vivement qu’elles soient assez grandes pour porter des bouchons », s’impatiente un peu Vanessa. Quand elles sont à la maison, les deux sœurs écoutent régulièrement du metal. Ce qu’elles préfèrent ? « Marilyn Manson et Rammstein », répondent-elles en cœur. Avant de rentrer chez elles ce soir, elles iront avec leur mère devant les différentes scènes. Histoire de découvrir de nouveaux groupes.
La photo de home est une image d’archives de 2014 – Par Stergios Andreadis.
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