Deux jours de festival et quelques instantanés.
> Il pleut, mon p’tit. Parler de la pluie et du beau temps est une chose. Constater son impact sur l’économie d’un festival en est une autre. L’édition 2012 est marquée par une météo de merde comme on en avait plus vu depuis des lustres. C’est simple, il pleut sans discontinuer, et ce sera comme ça jusqu’à dimanche. Lily Fisher, directrice de la production, s’en inquiète : « Cela aura un impact sur la billetterie de dernière minute, et surtout sur la fréquentation des scènes gratuites. Les commerçants vont aussi râler. » Les rues sont d’un calme, ce sont nos amis les forces de l’ordre qui sont aux anges.
> Extérieur nuit. Les scènes gratuites, justement, ont une programmation plus soignée que lors des années passées. Leurs affiches ont de l’allure (Boogers, Mustang, Success, The Chase, etc.) et leur visibilité accordée par le festival est accrue, comme en témoigne leur présence nouvelle sur l’application smartphone.
> Sans rire. Lors d’une conférence organisée par la Sacem sur la situation des festivals en France, voici Dominique Revert, boss de Alias (l’un des plus grands tourneurs français), endosse un rôle inattendu dans la série « prends moi pour un jambon« . Pour expliquer l’inflation des cachets depuis cinq ans, il nous explique « qu’il a un peu confondu l’euro et le franc, au début. On raisonnait en se disant : un euro = un franc’. Sans broncher.
> Grâce. On avait déjà évoqué ici le nouveau spectacle de Camille, suite à la sortie de « Ilo Veyou ». Si ce n’est pas encore fait, allez voir ce moment de poésie pure, avec une mise en scène épatante, entre ombres portées et projections subtiles.
> Le bon, la brume, et le truand. C’est, jusqu’ici, notre belle découverte du festival. My Best Fiend (photo) vient de Brooklyn et a signé chez Warp. Deux éléments parfaits de la cool attitude. En réalité, son leader Frederik Coldwell, camé jusqu’à l’os sur scène, semble tellement loin de ça. Proche de l’univers de Spiritualized, les cinq s’enivrent des vapeurs d’un Syd Barett et rappellent par instant Grizzly Bear. Chez eux, le brouillard ne se dissipe pas, et c’est tant mieux.
> Allo, Edwyn Collins ? Dans la foulée de My Best Fiend, on fait quelques mètres pour constater que King Krule confirme toutes les promesses entrevues lors de sa période Zoo Kid. Le rouquemoute n’est même pas majeur, mais chante comme un crooner et a fait résonner son accent cockney dans un 22 Ouest impressionné.
Même si la pluie est au rendez-vous, ce petit aperçu donne envie de venir.
Hâte d’être à demain, pour la Rock’N Beat Party !