Dans un mois, on dépêche une mini-équipe pour filer à l’ADE (Amsterdam Dance Event). Trois lettres pour une grand messe électronique made in Hollande, avec un line-up aussi long qu’un Thalys. Avant de filer en terre batave, on a digéré la prog et posé quelques points de repères pour orchestrer nos nuits. Voici nos dix poulains choisis parmi une prog qui compte presque deux mille performances.
Marcus Worgull. Signé chez Innervisions où il a notamment sorti un EP majestueux avec Peter Pardeike, Lenoix EP, Worgull est un des piliers de cette house allemande démocratisée par le label de Dixon et Âme. Avec cette quête incessante vers de nouveaux horizons jazz et soul.
Paul Ritch. Où le syndrome du prophète mal aimé dans son pays. Paul Ritch passe son temps à foutre le bordel sur tous les dancefloors du monde, notamment en Hollande où les événements comme l’ADE sont légion. Mais en France, l’oiseau se fait encore rare. Un pur enfant de la rave, chéri par les labels Drumcode, Cocoon ou Get Physical, que vous pouvez aussi voir au Weather dès ce week-end.
Roman Flügel. Roman Flügel aka o70, aka List, aka Acid Test, aka Eight Miles High. Voilà pour le CV de ce bras droit du label Dial, vingt ans de carrière et une culture musicale vertigineuse. En témoigne sa dernière pièce d’electronica ludique « Happiness is Happening » qu’on vous a présentée ici. Un passage obligé à l’ADE.
Clouds. « Chained To A Dead Chanel » fut l’un des morceaux les plus joués de l’été. On l’a d’ailleurs immortalisé à Astropolis, lorsque ce bon vieux Robert Hood a décidé de secouer bien fort la cour du manoir de Keroual. Dans la vie, Clouds est un duo de jeunes pousses écossaises (à peine 22 ans de moyenne d’âge) adoubé depuis 2013 par Tiga sur son label Turbo, puis par à peu près tous les papys du bpm, de Sven Väth à Hawtin en passant par Michael Mayer ou Chris Liebing. La bande son idéale d’une rave sans lumière.
Delta Funktionen. Delta jouera à la maison à l’ADE. Grand mélancolique, il saupoudre ses sets de deep techno et d’électro acid. Son premier disque « Traces », sorti en 2012 sur le label hollandais Delsin, est d’une beauté inouïe.
The Black Madonna. On vous l’a présentée lors d’un long papier en mai dernier. Figure emblématique de Chicago, forte personnalité, la vierge noire se bat de manière plutôt fine contre la testostérone qui régit le monde des musiques électroniques. Djette et productrice hors-pair, ses sets sont paraît-il intenses. On a hâte de se faire dépuceler.
Move D. Référence importante dès lors qu’on parle de house groovy, Move D a produit son premier disque en… 1995. Passionné par l’espace, il donne corps à sa musique qui se promène tranquillement entre deep-house, disco et la house originelle. L’homme est régulièrement aperçu aux côtés de Jus-Ed, autre grand bonhomme du genre.
Tama Sumo. Le regard sombre d’une des femmes de poigne d’Osgut Ton. Tama Sumo est une habituée du Berghain, version Panorama Bar, où elle a l’habitude de gérer les dimanches matins. Biberonnée à la house, Sumo est la caution d’un label souvent limité aux froisseurs de tôle.
Voices From The Lake. Projet mené par les deux Italiens Donato Dozzy et Neel, Voices From The Lake est une oeuvre suspendue dans la stratosphère, une parenthèse ambient sans fin qui prend toute sa dimension en live. Pour la petite histoire, Resident Advisor leur a attribué la note ultime de 5/5 pour leur dernier album. Une consécration qui en dit long sur ces étranges voix venues des profondeurs.
Dominik Eulberg. La composition et les DJ set sont presque un hobby pour Dominik Eulberg. Sa passion première ne se nourrit pas de kicks mais de roucoulements, d’hululements et autres coassements. Dominik habite au milieu de la forêt en Allemagne, et passe son temps à observer les oiseaux depuis sa fenêtre. Entre l’ornithologie et les CDJ, il n’y a pas photo, comme le montre joliment cet article de nos confrères de Tsugi. Côté musique, on adore le protégé de Traum.
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