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Pourquoi nous sommes si fiers d’accueillir Son Of à Petit Bain

Le vendredi 15 septembre lors de sa Sourdoparty à Petit Bain, Sourdoreille va réaliser plusieurs petits rêves. L’un d’eux était de faire remonter Arnaud Mazurel sur scène. Oh bien sûr, on ne se fait aucune illusion. Beaucoup d’entre vous ne le connaissent pas ou ont oublié le temps où son nom résonnait partout. C’est précisément la raison pour laquelle on l’a invité, figurez-vous. Pour tenter de réparer, à notre petite échelle, une invraisemblable injustice.

Quand on écrit un article comme celui-ci, plusieurs questions reviennent inlassablement. Quelle parade trouver pour ne pas encenser à tout-va ? Quel mot choisir pour ne pas tout saturer ? C’est souvent peine perdue. Quand, au bout du compte, les potards sont en permanence dans le rouge, chacun se débrouille comme il peut pour réussir à transmettre, sans superlatifs, ce qui lui apparaît alors comme une réelle nécessité. C’est là que le plus difficile se présente à nous. Parce que vous croyez que c’est facile d’écrire sur la musique ? Parce que vous imaginez que c’est facile de tapoter sur un clavier quand un cœur s’emballe et que vos viscères vous rappellent subitement à l’ordre ? Non, ce n’est pas facile. Et cela ne l’a jamais été dès lors qu’une passion dévorante pour la musique laisse la raison au second plan. Arnaud Mazurel nous a toujours fait cet effet-là.

La dernière fois qu’on a entendu parler de lui remonte à plus d’un an. Un podcast venait d’être mis en ligne, à l’occasion du documentaire radio « Les grandes traversées » consacrée à David Bowie. Le passage le plus vibrant démarre à la 16ème minute. Arnaud Mazurel et Nicolas Gautier reprennent « Wild is the wind » qu’on retrouve sur l’album Station to Station, mais qui n’est en fait pas une chanson de Bowie, ni même de Nina Simone qui l’a également interprétée, mais bien de Johnny Mathis. Bref. Là ne se porte guère notre attention. Nous n’avons d’oreilles que pour l’interprétation d’Arnaud Mazurel et son groupe Son Of, qui nous ramène instantanément à nos premières heures de fans.

Son Of – It was summer

Parce qu’en réalité, le premier choc Son Of s’est produit à une époque désormais quasi-révolue dans nos cerveaux impatients. C’était le dimanche 26 janvier 2014. Autour de 20h10, pour être précis. Au festival Mo’Fo à Mains d’Oeuvres. Cela n’a pas duré bien longtemps. Quelques minutes à peine, le temps d’être bousculé. On ne savait presque rien sur eux, mais on savait évidemment l’essentiel : Son Of était né sur les cendres de Jack The Ripper, formation qui avait déjà remué nos tripes il y a bientôt dix ans. L’intense Ladies First avait gardé une place de choix dans nos étagères, à une époque où l’on prenait encore soin de nos disques pour ne pas en écorner les pochettes. L’ambition du groupe et son rock à la fois rugueux et poétique avaient alors marqué nos esprits. Parmi ce répertoire de Jack The Ripper, une chanson : « Son Of ».

Les fans de Jack The Ripper et désormais de Son Of sont souvent ceux d’un Nick Cave s’acoquinant avec ses Bad Seeds. A cela rien d’étonnant, tant l’urgence et le caractère possédé du rock semble être leurs valeurs partagées. L’esprit d’un 16 Horsepower n’est jamais très loin non plus. Aimer ces mecs-là, c’est aimer la chasse aux trésors et s’adonner au plaisir du jeu de pistes. A titre d’exemple, on retrouve des paroles communes entre le « It Was Summer » de Son Of et le « White Men in Black » de Jack The Ripper, avec ce « I can’t see you. Love will save you ».

Son Of – DoberWoman

Sur scène, Son Of est surtout ce genre de groupe capable de faire vivre plusieurs vies à un seul morceau. Comme si le sang d’Iggy Pop coulait dans ses veines. Comme si l’esprit de David Bowie squattait son cerveau. Et nous, à chaque fois qu’on a pu les voir, on restait là, figés, à saisir toute la puissance d’une musique avec laquelle on est si heureux de renouer, par intermittence, sans avoir pour autant planifié les retrouvailles. Comme quand on recroise un ancien ami dans la rue, que le feeling est si fort qu’on en vient à se demander comment on a fait pour nous perdre de vue. Il y a an, il avait donc fallu la participation à un documentaire radio pour retrouver cette émotion-là, intacte, instantanée, amplifiée par les épreuves traversées dans cet intervalle silencieux.

Ce n’était pourtant pas suffisant. C’est bien sur scène qu’on voulait poursuivre l’histoire. Alors au moment de programmer cette sourdoparty, on a osé l’appeler. Pour nous présenter, d’abord. Pour lui dire qu’il nous manquait, ensuite. Pour prendre des nouvelles, enfin. Au moment de nous l’eau pour lui proposer de jouer à Petit Bain, où il a ses repères, il accepta instantanément. Il faut dire qu’on tombait bien, car Son Of nous prévoit peut-être des surprises pour la fin d’année.

Rendez-vous est désormais pris. Chers lectrices et lecteurs, c’est désormais vous que nous invitons. Rarement vous verrez un artiste rendre si bel hommage à la dimension physique du rock. C’est rugueux, abrasif, sans jamais renoncer à sa part de romantisme. Voilà plus de deux ans que Son Of n’est pas apparu en concert. Plus encore qu’une expérience rare, on vous promet la résurrection scénique d’un phœnix qui a parfois besoin de goûter à ses cendres pour revenir ensuite tout embraser.

Toutes les infos de la Sourdoparty le vendredi 15 septembre à Petit Bain sont ici

Crédit photo : David Desreumaux

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