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Mais bordel, pourquoi ces légendes ont-elles fini leurs chefs-d’œuvre en fade out ?

Le studio et le live, c’est pas pareil. Ah bah ça, non. Une chose en particulier, parmi mille autres, les différencient : le fade out. Une chanson qui termine artificiellement par une baisse de volume ordonnée pourtant par les meilleurs ingé-son de cette foutue planète. Une hérésie. Parce qu’une fois sur scène, il faudra pourtant bien la finir, cette chanson. Trouver l’inspiration nécessaire pour ne pas laisser le public en plan. A chacun sa parade et ses astuces. Y compris en studio pour les plus malins,  qui ont décidé de jouer avec cette drôle de technique. L’inventaire serait sans fin. On a donc choisi de nous concentrer sur cinq monstres sacrés, dans des registres différents. Car oui, le fade out est un fléau qui touche tout le monde.  

Metallica – Fade to black

Voici peut-être les plus grands filous du fade out. Surtout dans les années 80 avec deux de leurs pièces maîtresses : Ride The Lightning et Master of Puppets. L’un de leurs chefs d’oeuvre en porte d’ailleurs la marque jusque dans son titre. A croire que son guitariste Kirk Hammett a juré à sa mère de ne jamais finir correctement un solo (les fans, on se calme, on taquine…). Pour faire passer la pilule, le groupe s’est aussi spécialisé dans les chansons qui cumulent fade in et fade out. Bien tenté. Mais mandat ou pas, on reste contre les cumuls. Sur scène, les gars ont une parade toute trouvée : le passage en force. Une double grosse caisse, une rupture de guitares et hop, emballé c’est pesé. Et ça dure depuis désormais 35 ans.

Alain Bashung – La nuit je mens

Pour lui, c’est la chanson de la renaissance. Pour nous, une trace indélébile dans nos têtes et nos cœurs. Un texte, une musique, une intensité jamais atteinte ni avant ni après. Mais avec un fade out, quand même. En fonction des tournées, Alain Bashung a alterné les arrangements pour clôturer comme il se doit un titre d’une telle puissante poétique. Tantôt à l’harmonica (notre préférée, ici), tantôt en version orchestrale ou avec un petit arpège.

 

The Smiths – There is a light that never goes out

Ah, on avait prévenu qu’on ne retenait que les monstres sacrés. On a toujours eu un petit souci avec le fade out chez les Smiths. Alors que bon nombre de compositions se prêtent à des ruptures nettes et que Johnny Marr est peut-être le plus grand guitariste pop que la Terre ait jamais portée, un guitariste infiniment créatif. Sur scène, la fin de chanson est pourtant toute trouvée et parait si naturelle qu’on s’étonne même qu’elle n’ait pas pris la place qui aurait pu être la sienne en studio.

 

The Beatles – I want you

Certains se sont amusés avec cette technique et ont parfois choisi le contre-pied. Parmi eux, un petit groupe oublié à qui il est aujourd’hui temps de rendre justice. Sur la fin de « I Want You », tout laisse penser à un nouveau fade out, dont les Beatles sont d’ailleurs coutumiers. C’était sans compter sur les facéties des garçons,  qui adorent mettre des vents : le morceau s’arrête en pleine phrase, sur une note brutale. Prends-ça, le fade out.

 

Marvin Gaye – Let’s get it on

C’est un fait qu’on a finit par accepter, non sans mal : certaines plus grands chansons de l’Histoire finissent en fade out. Comprenez notre peine, quand une simple manipulation technique, via une vulgaire baisse de volume, vient clôturer cinq minutes d’une exceptionnelle sensualité et d’une musicalité insensée. En live, Marvin Gaye s’en sort grâce à sa chorale et les harmonies vocales, avec l’appui des cuivres pour retrouver tout la sève d’un titre à part. Et pour être honnête et finir cet article sans passer pour des psychorigides, on doit l’avouer : ce fade out accompagne la douceur et la chaleur de la composition. Oui, vous avez bien lu, ce fade out passe bien. Mais quand même, avec un talent et de tels arrangements vocaux sur ce disque éponyme, il n’aurait pas pu se casser la tête pour goupiller ça autrement, ce bon vieux Marvin, non ?

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