Avec ses airs d’ours timide et une façon très à lui d’extérioriser ses beats sur scène, le producteur basque Panda Valium, membre éminent du collectif Moï Moï à l’origine du festival Baleapop, n’a pas grand chose du type qui se serait mis à la musique électronique pour briller en société. Le panda tout doux signe son retour avec une série de 3 EP composés, déjà sortis ou annoncés pour l’automne 2016, entre puissance et humilité.
Vendredi 26 août 2016, 00h45, Txomin Ugartemendia aka Panda Valium prend place sur la « Scène 2 », une estrade qui ne devrait pas lui faire peur. Enfin, facile à dire, une boule au ventre n’est jamais évidente à écarter. Cette scène est disposée sur un festival qu’il connaît bien, Baleapop à Saint-Jean-de-Luz, qui fête cette année sa septième édition dans le Pays Basque français. Événement à part sur un territoire à l’ouverture musicale parfois compliquée, il met à l’honneur les musiques actuelles aventureuses et trippées. Pas toujours faciles d’accès, elles ramènent pourtant un public régulier chaque année.
Si le festival lui évoque quelque chose, c’est qu’il en fait partie (ah, très bien, voilà qui est clair), qu’il y a déjà joué en solo sous son nom Panda Valium ; en groupe avec Elorn, Pollux et M.# sous le projet de krautrock Polygorn ; ou encore pour la création Lloba avec Ainhoa Datcharry.
9 mois après être passé par la barge de Petit Bain avec l’équipe de Sourdoreille, accompagné de son acolyte Matthys (Odei, Lumi) et du sombre duo SHXCXCHCXSH, Panda Valium a joué à domicile une chiée de morceaux qu’il a enfin décidé de sortir. Réunis sur trois EPs, Cathartica (avril 2016 – ici), Calendula (juillet 2016 – ici) et un troisième annoncé pour l’automne, ils démontrent l’étendue du talent de la bête.
Les accents holdeniens (cf James) et les explorations jaumetiennes (cf Etienne) de Txomin connaissent à travers ses fonctions nerveuses une dimension puissante. Une véritable démonstration de force contenue. Space jazz, acid, psyché, electro se mêlent à l’imagerie d’un Mel Brooks (voir le film Frankenstein Jr) bouclé et d’un Méliès avant colorisation.
Il y a tant à prendre chez l’ursidé. Si peu à laisser. C’est très simple, mon cher, vous souffrez d’un mal peu connu : la passion Panda Valium.
0 commentaire