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On revient du Hellfest 2017, il faut qu’on parle

Parce qu’on est toujours sur les bons coups, on a fait un saut de quinze jours dans le futur pour pouvoir vous raconter l’édition 2017 du Hellfest, comme si elle avait déjà eu lieu.

Autant dire que ça valait la peine de faire fonctionner à nouveau notre machine à voyager dans le temps. D’abord parce que 160 groupes de ce niveau, ça ne se refuse pas. 160 groupes, les enfants. Est-ce que vous vous rendez bien compte ? Avec des journées qui démarrent vers 10h30, soit à l’heure où certaines soirées techno finissent. Évidemment, sur le nombre, quelques noms de la programmation nous avaient forcément laissés dubitatifs, comme par exemple la présence de Perturbator, qu’on a filmé à Scopitone en 2016 et d’Igorrr, déjà croisé à Astropolis justement. Mais à bien y réfléchir, accueillir au Hellfest les grands noms du hardcore dans son versant techno n’est pas idiot. On est même allés vérifier si l’idée état aussi bonne sur scène que sur le papier. Même si le line-up évolue sans cesse, la réponse est oui.

Dès l’arrivée sur site, les nouveaux aménagements de l’entrée et de la Hellgate donnent le ton : on le sait depuis des lustres, Hellfest voit toujours plus grand et plus démesuré. Une impression confirmée par la présence d’un tout nouvel espace VIP, avec un jardin à la française et une piscine. On y a pas foutu les pieds mais, de loin, ça avait l’air chouette. Parce que l’espace VIP, ça va bien deux minutes, mais les véritables habitués du festival vous le diront tous : on vient d’abord au Hellfest pour l’ambiance, puis pour la bière. Le metal passerait presque après. Grosse convivialité, améliorée notamment par un espace enfin bien plus grand devant les deux Mainstages, qui a pour effet qu’on se sent moins piétiné. C’est grandement appréciable. Comme d’hab, des déguisements plus farfelus les uns que les autres. Nous gardons le souvenir ému de ces deux mecs déguisés en cheval et qui ont joué le jeu jusqu’au bout en mangeant de l’herbe tout le week-end.

On en allait presque oublier de parler de musique. Alors faisons simple : Linkin Park a surtout fait la démonstration dimanche soir qu’il n’a plus rien à prouver, mais surtout parce qu’on n’en attend plus rien du tout. Le dernier album est immonde mais sur la foi des madeleines de Proust du premier album, tout passe. Les madeleines de Proust justement, voilà ce qui sauve parfois la vie des artistes et du public. Regardez Aerosmith et son titre « I Don’t Wanna Miss a Thing » entonné par une foule à t’en fouler la chair de poule. Kitsch ? Oui et alors ? Idem pour Deep Durple, qui déclarait être devenu un groupe de reprises… de ses propres chansons. C’est ici, au Hellfest, que les plus grands prennent l’habitude de dire au revoir. C’est le supplément d’âme de ce festival, qui sait aussi rire de lui-même et des clichés qui le suivent comme son ombre, en allant jusqu’à inviter un groupe qui parodie tout ce qui bouge, qui ose tout, qui réussit tout : ce groupe s’appelle Ultra Vomit et mixe par exemple Calojero et Gojira pour donner vie à Calojira. C’était n’importe quoi. C’était surtout jouissif.

Ah oui, on a aussi aimé le set de Suicidal Tendencies, bien qu’il ait livré le même au Download juste avant. Pour la dose d’indus, on a pris du Rob Zombie, sans surprise mais efficace. Et on n’a évidemment pas loupé Red Fang sur la scène stoner.

Il y aurait beaucoup à dire sur la prestation de Prophets of Rage, mais le super groupe associant des gars de Rage Against the Machine, Public Enemy et Cypress Hill est tellement attendu qu’on ne veut pas vous spoiler.

Sur ce, on vous laisse, on est lundi 19 juin 2017 et dans un sale état physique et psychologique. On ne parle jamais assez de la déprime post-festival. Il est donc temps pour nous qu’on aille faire un bond dans le temps jusqu’au Hellfest 2018. Tool est quand même attendu le dimanche sur la Mainstage 1. Après ça, on se refera les éditions 2012 et 2015. Pour définitivement affirmer, peu importe les années, que notre amour pour ce festival est éternel.

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