Ici se dessine l’univers sombre et attrayant d’un groupe qu’on ne saurait voir, caché derrière ces quatre lettres synonymes d’obscurité mais aussi d’état de nuire pour certains. On s’est laissé happer par le monde mystérieux de ces quatre Havrais.
N U I T est né de cette attirance pour les sonorités sombres. Sombres, mais pas dans son sens péjoratif comme nous le précise Julien, fondateur du groupe : « Je ressens mieux la musique et les émotions que procure la musique dans son côté sombre. C’est ce qu’on a voulu transmettre avec N U I T sans pour autant considérer le caractère obscur comme quelque chose de négatif ou de triste car ici ce n’est pas du tout le cas. ». Et effectivement, ce n’est pas ce qu’on en a retenu. Pop aux accents électroniques clairement revendiqués, c’est une dynamique toute entière qu’on a eu le plaisir d’écouter et de découvrir visuellement lors de leur live. Avec leur premier EP Enjoy the Night, le groupe nous dessine les traits d’une pop obscure, mais puissante et addictive.
Nu de tout artifice, Enjoy the Night se dévoile avec un premier titre éponyme, dont la rythmique résonne comme un battement de cœur et laisse progressivement place à la voix suave de William et aux sons saturés. Sur scène, les quatre hommes se tapissent dans l’ombre, en ligne, derrière leurs instruments. On ne distingue ni leurs visages, ni leurs expressions, ni ce qu’ils font. On s’engouffre de plus en plus profondément dans l’obscurité avec une saturation des plus perturbantes par sa puissance. Les lumières caressent leurs silhouettes mais le mystère règne toujours. Les paroles, scandées par William, sont une invitation à un abandon de soi : ‘Let yourself go, come along, enjoy the night’ et signe ainsi une entrée en matière fracassante, signée des lettres luminescentes de N U I T qui surplombent le devant de scène. Le décor est posé. Nous voilà entrés dans un monde nébuleux.
N U I T – Enjoy the Night
Une fois accoutumés à l’obscurité, on enchaîne avec le titre I Feel Love. William alterne entre une voix douce et caressante, chargée d’érotisme et un chant plus dur, presque électrique. La guitare et les claviers tourbillonnent et se font plus intenses. Julien nous parle de ce titre comme d’une mise en image de la force et de la violence de l’amour. Nous, on y a ressenti de l’addiction et de l’ivresse comme un camé se perdant dans les affres des premières vagues de défonce. Mais, effectivement, ça doit être ça l’amour…
Not here to fight aborde la rédemption. La perdition se traduit dans les envolées vocales, la rythmique qui s’attarde, cette vulnérabilité autour des paroles : ‘I won’t feel safe anymore, when you’re not around me’. « Dans ce titre, tout le monde peut s’identifier, se sentir concerné, même si ces mots paraissent personnels. J’aime l’idée de réconciliation. », nous confie Julien. Le son est grave. Il n’y a plus de résistance, juste une ballade torturée, dans l’espoir d’une délivrance.
Taillé dans un son électronique, No pain no game démarre sur une rythmique ultra forte et saturée que ces quatre jeunes hommes ont pris soin de mettre en avant dans leur live par un démarrage en sirène des plus pénétrants. La voix brumeuse et grave de William vient parfaire le tout et s’adoucit avec les paroles ‘I’m covered in bruises, but I feel no pain’ pour mieux faire repartir la saturation de plus belle. Court de ses 2 minutes 50 sur l’EP, No pain no game s’offre des longueurs en live : les claviers s’emballent et offrent une nouvelle dimension au morceau par des envolées électroniques qui viennent sublimer un premier EP éblouissant.
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