Il y a un peu plus d’un an, on vous dressait le panorama des initiatives du festival Les Siestes Électroniques (ici). Outre son édition toulousaine (déjà culte au royaume de l’oisiveté), celle à Paris, ses événements « one-shots » à l’étranger, l’orga a voulu diversifier son activité. Pour ça, elle a lancé la revue Audimat, dont a découlé l’émission Musique Info Service. L’idée est de chroniquer Rihanna , Cheveu, Aphex Twin et Alizée à l’écran. C’est possible.
Revenons en arrière, il y a plus d’un an, l’orga édite une revue musicale : Audimat. La rigueur et l’exigence du festival se retrouve dans les pages du magazine. Il fait appel à des contributeurs de tous horizons professionnels et géographiques. Le premier numéro de leur revue, sorti l’année dernière, s’est rapidement épuisé devant l’enthousiasme suscité. Le second volume est encore aujourd’hui en vente et évoque « Le spleen de l’argent chez Drake », « L’âge Vegas de la rave : l’EDM aux Etats Unis » ou encore une « Petite histoire de la caisse claire aux Etats Unis ».
Des débats sont alors organisés à la Gaîté Lyrique, sur des sujets où société et musique sont étroitement liés. Les questions posées sont « Qu’est ce qu’un son de qualité ? », « A quoi sert la critique musicale ? », « Le rap français existe-t-il vraiment ? » et « Musiques gays, musiques d’avant garde ? ». Les invités sont des chercheurs, des écrivains, des professionnels du secteur… et débattent devant un public et des caméras qui retransmettent tout en streaming sur le site de la Gaîté Lyrique. L’ambiance est détendue.
De gauche à droite : David Blot (Radio Nova), Constance Dovergne (Vanity Fair), Etienne Menu (animateur) et Jacques Braunstein (GQ)
Au 1er décembre 2013, Audimat lance ses chroniques vidéos, en coproduction avec Dailymotion. C’est vrai ça… Pourquoi personne n’y avait encore pensé ? Le web prend confiance et propose de plus en plus de contenus de fond qui tranchent avec le fleuve de l’actu déversé H24 sur les réseaux sociaux.
L’émission s’appelle Musique Info Service et est présentée par Etienne Menu. A l’image : un plateau sobre. Quatre fauteuils. Une image en noir et blanc qui pose une question : en quelle année ont-ils tourné cette émission ? Ne vous méprenez pas, on y parle de Rihanna, de Cheveu, d’Aphex Twin et d’Alizée. On est bien en 2014.
Les invités diffèrent mais on retrouve généralement les journalistes musicaux de Vanity Fair, Grazia, The Drone, Vice, des Inrocks, de GQ… Avec quelques exceptions comme le boss du label ClekClekBoom ou encore une apparition de notre Teki Latex national.
On vous en parle et vous partage nos chroniques préférées (bouclier anti-old) pour plusieurs raisons dont le copinage n’en est pas une (bouclier anti-hater) :
On aime beaucoup le format vidéo (vous devez être au courant) et l’utiliser pour des chroniques est très plaisant.
Les intervenants sont intéressants (pour la plupart) et la branlette intellectuelle est parfois préférable à la quantité d’infos inutiles qu’on reçoit tous les jours. Comme dit Gonzai : « dans un monde globalisant et réducteur seul le détail compte ».
On y mélange Ron Morelli et Miley Cyrus. Ouais, ouais, l’avant-garde de la techno VS la pop-star qu’on adore détester. Parler de musique qu’elle soit mainstream ou non. Musique. Comme dit Laurent Garnier : « c’est que de la musique, le reste on s’en fout ».
Vous n’avez qu’à piocher celle qui vous chante.
TOP
1 – Damon Albarn – Everyday Robot : la crise de la quarantaine
Où l’on déplore le virage douillet, bourgeois et vieillot de Damon pour son premier album perso. On le connaissait pop star, majeur, influence, se fondant dans la peau de divers personnages. Et maintenant, un homme plus si mythique.
2 – Aphex Twin – Caustic Window : l’enquête policière
Où l’on comprend que l’année 1994 était le temps béni de la musique électronique. Un disque d’Aphex jamais commercialisé qui refait surface, il n’en fallait pas moins à Internet pour jouir de tout son être.
3 – Plastikman – EX : l’homme et l’oeuvre
Où l’on rappelle que même si Richie Hawtin est un branlos de première – spécialité sushi – il reste l’un des artistes majeurs de la scène techno et minimale mondiale. Bref, avant de chroniquer l’homme, mieux vaut chroniquer l’oeuvre.
4 – Robin Thicke – Paula : le déversement de haine
Où on y apprend notamment qu’avant (le titre de beaufs) Blurred Lines, Robin était un soulman pas si mauvais. Depuis son album « Paula » dédié à la femme qui l’a quitté, le pauvre s’attire les foudres de tout le monde.
5 – Schoolboy Q – Oxymoron : petit paysage rap US
Où l’on compare Schoolboy, le sincère freestyleur à Kendrick Lamar, le gentil surdoué. Mais aussi de la rivalité du rap « mongol » mais jouissif du crew A$AP (Rocky, Ferg…) et du perfectionnisme de Black Hippie (Kendrick, Schoolboy, Jay Rock…).
6 – Alizée – Blonde : déjà has been
Où l’on se délecte de voir Teki Latex parler d’Alizée. Car oui, Para One a mis sa graine dans cet album qu’on le veuille ou non. La petite, qu’on aurait presque oubliée, a tenté de retrouver son public d’anciens ados perdus. Sauf que les ados ont grandi.
Vous pouvez aussi retrouver des chroniques de Rihanna, Beyonce, Cheveu, Timber Timbre, Mac DeMarco, Riff Raff, La Roux, Lady Gaga, Actress, Feadz, Etienne Daho, Beck, Christine & The Queens et une quantité d’autres sur la chaîne Dailymotion d’Audimat.
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