Muse est un groupe à part. Pendant des années, nous avons adoré les écouter et les voir sur scène. Puis, les années suivantes, nous avons adoré les détester et dire à quel point c’était mieux avant. Enfin, ces derniers temps, nous avions tout simplement décidé de ne plus les suivre, leur carrière de superstar mondiale et leur discographie n’aidant pas vraiment. Mais leur venue au pied de la Tour Eiffel était l’occasion de renouer avec le trio le plus mégalo et inspiré du rock anglais.
Douze ans que nous n’avions pas vu Muse sur scène. C’était en novembre 2003 à Bercy. Depuis, Matthew Bellamy et ses deux compères ont enchaîné les centaines de stades et autres arénas et construit la légende de groupe aux shows dantesques. Quitte à les revoir après tant d’années, autant donc que ce soit dans un cadre monumental et extravagant. La Tour Eiffel s’y prêtait donc parfaitement.
On s’attendait à en prendre plein les yeux, à voir Matthew débarquer en hélicoptère (ou en drone), à voir la Grande Dame valser sous les explosions pyrotechniques. C’était oublier que le concert se déroulait dans le cadre de l’Euro et de sa fan-zone. Tout était donc déjà très calibré et ne pouvait sortir du cadre. Le public en prendra très vite conscience. Avant même d’arriver sur le site même : la fouille s’est révélée digne des événements les plus sensibles de la planète. Rien ne passe : briquets, bouteille d’eau, déodorant…
Une fois sur place, on découvre la fan-zone, exactement telle qu’elle est depuis le début de l’euro, avec simplement une grande scène ajoutée au centre du Champ de Mars. Et au final, on assistera au même show que Muse propose depuis plusieurs semaines en festivals. Un show, lui même, particulièrement sobre et épuré visuellement. A l’échelle de Muse bien sûr.
Passée la déception de l’enfant qui désire en prendre plein la vue, on se dit que ce n’est peut-être pas si mal. Cela permet finalement de se focaliser sur la prestation du groupe, d’autant que le son est particulièrement bon, un exploit vu la configuration du lieu. Le concert débute avec « Psycho », l’un des tubes du dernier album, lancé par une intro très militaire/sectaire, sensation renforcée par les chants survoltés du public. Deuxième titre : « Plug In Baby ». Le public répond là encore présent. Et il en sera de même tout au long du concert, qui alternera les tubes de la plupart des albums, excepté le premier, totalement boudé depuis quelques temps déjà.
Très vite, on se rend compte que le groupe n’a pas perdu son énergie et sa virtuosité scénique. Ce ne sont plus des ados sur scène, le coup de vieux est évident. Mais le trio réussi encore à balancer pendant une heure et demi un son extrêmement massif, tout en gardant des arrangements subtils. A l’image de l’étonnante interprétation de « The Globalist » où Matthew enchaîne des passages piano-voix dignes d’un Elton John de la belle époque avec des explosions sonores de batterie et de riffs de guitare. Le concert se termine dans le même esprit avec « Knights of Cydonia » et son intro à l’harmonica, véritable clin d’œil à Ennio Morricone.
Si la scénographie est assez minimaliste, elle perd rarement de sa classe, notamment grâce aux multiples cubes vidéo présents sur scène. Les écrans vidéo, indispensables vu la configuration du site, laissent par contre parfois dubitatifs, notamment sur plusieurs titres où le réal se permet la fantaisie de rajouter de la texture en premier plan, pour un rendu très Windows 98.
Si Matthew Bellamy n’a pas fait de longs discours ni évoqué le cadre unique de ce show, il a tout de même montré, à sa manière, son plaisir d’être là, lançant en français des « Merci beaucoup, vous êtes supers » ou encore « On aime la France ». Matthew n’a peut être pas oublié son premier concert à Paris, il y a 17 ans, un certains jour de juillet 1999 dans un New Morning déjà acquis à sa cause. En ce soir d’été 2016, au pied du monument le plus célèbre du monde, Muse a donc fait profil bas et livré un show loin de la démesure qui lui colle à la peau. Un choix finalement gagnant tant la musique du groupe et sa prestation scénique se suffit à elle même.
Galerie photos du concert
Crédits photos : Sami Battikh
Celui ki à écrit cette article est vraiment un nul de première,si vs aimé pa muse çé votre problème,ns les fans ont les aiment..
Le fait d’être fan’ (je le suis) n’empêche pas d’avoir l’esprit critique – ou alors c’est que tu es décérébré(e) ? Quoiqu’il en soit, tu n’as pas à insulter quelaqu’un (« nul de première », c’est une insulte) juste parce qu’il donne son opinion !!
J’ai trouvé au contraire l’article très bon (il correspond tout-à-fait à ce que je pense du concert – où j’étais moi aussi), les photos magnifiques (merci !) et surtout, il est évident que son auteur reste un(e) inconditionnel(le)… ;)
Oui, le son était extraordinaire, oui, « the globalist » a été un moment tout-à-fait hallucinant (dont on aurait aimé qu’il dure plus) mais oui aussi, hélas, même pas un nouveau morceau depuis la sortie de Drones… Espérons que l’inspiration n’est pas tarie…
Même souvenir de concert que Gerbax! première partie des Red Hot en 99!
Red hot à chier avec un john frusciante bourré et/ou drogué incapable de suivre la cadence et deux premières parties au top avec des muse rock n’ roll comme ils auraient dû le rester!!!
Et outre la première partie des RHCP, il y eu également le New Morning en 99, le MCM Café, ou encore la Cigale (festival des inrocks), ou même l’Elysée Montmartre quelques jours avant le Bataclan.
« Premier concert à Paris en janvier 2000 » ? Bizarre, je me souviens d’eux en premiers partie des Red Hot à Bercy en 99 avec Foo Fighters… Si he ne m’abusé, ou alors le premier concert de Matthew en tant que spectateur?
Ce concert m’a marqué par une piètre prestation des RHCP d’une heure et sans rappel, alors que les premières parties nous ont littéralement troué le … Depuis je n’écoute plus les nouveautés ni des uns ni des autres; trop déçu des dernières galettes devenues ballades pour pucelles mais of course chacun ses goûts ! En plus j’ai rien contre les pucelles, hein… Bises!