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Motorama, pop hantée

Pour entretenir la flamme après les JO de Sotchi, parlons encore un peu des Russes. Et plus précisément de Motorama, à l’occasion de leur prochaine venue en France. Mais avant toute chose, on préférait vous informer : ces Russes possèdent un véritable pouvoir addictif. Maintenant que vous êtes prévenus, allons-y.

C’est souvent le propre des grandes chansons de vous faire voir le monde autrement. Dans un métro, l’écoute au casque d’un titre de Motorama offre immanquablement une nouvelle couleur à l’environnement immédiat : les voisins de rame, les agressions publicitaires, les escaliers et couloirs sans fin, etc. Partout, la force mélodique du groupe s’impose. Peu d’artistes peuvent se targuer de vous embarquer à ce point, parfois dans un état de mélancolie tel qu’on s’y abandonne totalement. Une chanson comme Alps est de ce calibre :

Motorama doit son nom au film du même nom, Motorama sorti en 1991. Mais ne vous épuisez pas à chercher ici un quelconque hommage au talent de Drew Barrymore. C’est simplement la phonétique du nom qui a séduit le groupe. Leur premier album est d’abord autoproduit et paraît en 2010. Tout porte à croire qu’on serait totalement passés à côté. C’est là qu’intervient la maison de disque Talitres, qu’on ne remerciera jamais assez d’avoir réédité ce petit bijou. Sean Bouchard, le boss du label bordelais, nous explique pourquoi : « Je trouve essentiel d’offrir une seconde vie à une œuvre quand on y est attaché. « Alps » n’avait pas connu de diffusion, commercialisation digne de ce nom, l’album n’avait jamais non plus été édité en vinyle. Cette édition (ou ré-édition) démontre aussi combien l’amateur de musique reste attaché à l’objet. »

A ce moment précis des présentations, on est tentés par un grand raccourci. Allez, on l’écrit car ça nous brûle un peu trop les doigts : Motorama est, à nos yeux, une synthèse idéale entre Belle & Sébastian et Joy Division. L’évidence de la pop et la profondeur de champ de la cold-wave. Sean Bouchard est-il d’accord ? Son avis : « Motorama parvient à conjuguer une tension sous-jacente à une candeur pop. Je pense le quintet plus sensible à Destroyer qu’à Joy Division et pourtant les traits communs avec les Mancuniens sont saillants. ».

Le deuxième album, « Calendar » paru en 2012, confirme la classe de Vladimir Parshin, lui qui a décidé de chanter cette fois en anglais avec Motorama, une échappée par rapport à ses deux autres groupes, Ytro et Bergen. Une belle échappée, serait-on tenté de dire, tant Motorama défie les lois de la géographie. Ils sont Russes (de Rostov, pour être précis) mais ils sont des stars au Pérou. Une tournée au Mexique est également prévue fin mars. Rassurez-vous, on n’aurait pas eu la cruauté d’écrire cet article s’il n’y avait pas aussi eu des dates françaises, à commencer par un passage attendu le jeudi 6 mars au Café de la Danse. En attendant un nouvel album espéré pour l’automne 2014. Pour l’instant, un seul titre a été diffusé. Une pure et simple addiction, nommé Eyes.

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