Jean-Claude Risset, le musicien, le scientifique, est décédé lundi 21 novembre à l’âge de 78 ans. Mais de qui diantre nous parlez-vous ?
Avec ses cours à l’Ecole normal sup’ et l’AGREG de physique en poche à 23 piges, Risset, Jean-Claude de son prénom, n’avait en apparence rien d’un mariole. Pourtant, parallèlement, le scientifique suivra une formation de piano au Conservatoire national supérieur de musique sous les conseils avisés d’André Jolivet. Pour assouvir ses passions, il ira au CNRS, travaillera dans les labos Bell avec Max Mathews, pionnier de la synthèse vocale sur ordi, assistera Pierre Boulez à fonder l’Ircam et composera une oeuvre sur l’interaction homme-machine dans laquelle son logiciel capte les mouvements du musicien et l’accompagne. Chic type, n’est-il pas ?
Donnez à un musicien les compétences scientifiques nécessaires pour comprendre ce qu’il fait et vous pouvez tout remettre en question. Risset étudiera des phénomènes acoustiques comme la synthèse et la perception des sons. Le passionné devient ainsi l’un des premiers à utiliser l’ordinateur dans la musique. Si tout ça vous glisse dessus comme une pluie de 0 et de 1 pendant un repas de famille, sachez apprécier l’une de ses plus grandes découvertes, le glissando Shepard-Risset (version continue de la gamme de Shepard, gamme qu’on retrouve notamment dans le morceau de Butch et Ricardo Villalobos ‘Up‘), qui donne la sensation de chute infinie. Essayez donc, juste en-dessous.
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