« Habitant à Ouessant, il m’est un jour arrivé de regarder la tempête depuis le continent sans pouvoir rejoindre mon chez moi. J’ai pensé : si la tempête ne s’arrêtait jamais, est-ce que je plongerais pour essayer de rejoindre les miens à la nage ? Oui. Cela est vrai pour chaque choix que j’ai fait dans ma vie. J’ai regardé la tempête, et, quand elle m’empêchait d’avancer, j’ai plongé pour la prendre à bras le corps. Quit à y rester. Mogerioù Mor, c’est la raison de l’album «As an end to death». Ce sont les obstacles auxquels on s’attaque pour ne pas baisser les armes. Ce sont les murs de mer que les réfugiés affrontent pour sauver leur peau. »
Lorsque nous avons découvert Tiny Feet, un jour d’octobre 2017, l’idée de cliper le titre Mogerioù Mor, chez elle, à Ouessant, nous est venue immédiatement. Ouessant est sans doute l’île bretonne qui a le plus de caractère. Les comptines d’Emilie Quinquis résonnent pour nous comme la bande originale idéale pour redonner un peu de douceur à ces paysages aussi rudes que magistraux.
En traduisant les paroles de Mogerioù Mor, nous y avons décelé cette envie d’abandon à la mer, mais aussi une volonté de dépasser la fatalité des âmes rêveuses qui se perdent en mer. Comme si, au pied des falaises de Ouessant, l’implacable ressac de l’océan laissait tout de même un peu de place à l’espoir et à l’onirisme.
Cette légèreté dans ce monde hostile qu’est l’océan, nous avons souhaité l’illustrer par le biais de cette histoire, portée par deux enfants, Alice et Marcus Cocheteau, et leur ours voyageur.
Le disque est disponible ici, chez nos amis des Disques Normal.
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