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Michelle Blades, la fleur au fusil

En l’écoutant aujourd’hui, vous douteriez de nous si on vous disait que Michelle Blades a l’âme un peu punk. Car vous vous en rendrez compte, mais la panamo-mexico-états-unio-parisienne cache bien son jeu. Aujourd’hui sort l’EP Polylust après trois albums, un prétexte pour vous parler d’elle et de ses belles compositions.

D’une famille de musicos panaméens, Michelle est baladée entre son pays d’origine et Miami, pour finir son adolescence en Arizona. Forcément, ses influences n’en sont pas sorties indemnes : hip-hop des années 90, cumbia, rock garage et autre joyeuseries font partie de son ADN musical.

On a l’impression qu’avec elle, c’est chaud et froid. Une sorte de bipolaire difficilement classable. Soit vous prendrez vos gros riffs de guitare dans les oreilles comme des grands, soit vous serez caressés par la voix de soie de la demoiselle. Mais le mélange des deux est parfaitement possible, c’est pour mieux te prendre par surprise, mon enfant. Une fois la viande attendrie, le boulot est presque terminé.

Michelle Blades – How Many

Shadows Do I Lay On

Dans Ataraxis, son troisième album, Michelle Blades se présentait en guerrière, prête à en découdre face à l’adversité. Énergique et sans crainte, ce disque faisait déjà état d’une évolution après les deux précédents, plus folk. Changement de décor avec Polylust. Presque entièrement créé seule, on sent une volonté de retourner à quelque chose de plus intime. Les intrus sont plus électroniques, aux allures parfois vidéo-ludiques, les synthés ont pris le pas sur les guitares, la batterie organique est remplacée au profit de sa cousine électrique… Une évolution assez radicale pour un album plus personnel donc, au dépit de la fougue d’Ataraxia. On regrette ses rythmes effrénés, quasiment martiaux (« L’Armée Cubaine », « Kali »), ses relents punk (« His Man ») qui auraient contrasté pour le meilleur avec les jolis morceaux présents sur ce mini-album.

Difficile de dire du mal de Michelle Blades, on n’en aurait pas envie. Quoi que si, finalement. La seule chose vraiment grave qu’on pourra lui reprocher, c’est les bruits de bouche qu’elle fait pendant l’interlude. Soit le bruit le plus désagréable qui soit. Mais à part ça, rien, car il y a trop de bonnes choses à garder. Polylust est une belle démonstration de douceur, incarnée par sa voix, sublimée dans « Two Tongues ». Qu’elle suive les contours du hit dessinés par les quelques notes de basse, qu’elle rejoigne les aigus avec une simplicité déconcertante, Michelle Blades est la première de son cours de musique, mais a du mal à s’assumer. Celle qui a du mal à pousser la chansonnette devant les copains. Du moins, c’est ainsi qu’on l’imagine.

Finalement, on peut voir Polylust comme un renouvellement de plus, car on ne sait jamais à quoi s’attendre lorsque Michelle Blades compose. Ce qui est sûr, c’est qu’on attend de voir la suite.

Michelle Blades – His Man

Michelle Blades sera au Pop-Up du Label le 26 mars pour la release party de Polylust.

Crédit photo : Victor Peynichou
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