Nos premiers échanges avec Lysistrata datent du printemps 2017. Leur musique nous avait saisis. Ce n’était ni du math rock, ni de la noise, ni du punk. C’était surtout une furieuse vague qui nous fouettait. A cette époque, le trio venu de Saintes faisait de la musique depuis déjà quatre ans, pour tromper l’ennui des couloirs de l’école, même si c’est là qu’ils avaient trouvé leur nom de groupe, inspiré de cette pièce où une déesse se rebelle contre la domination masculine en refusant d’offrir son corps à son mari pour stopper sa stupide guerre. Et montrer qui n’est pas le patron. Me too avant l’heure, 411 avant J.C.
Où en est le groupe, deux ans après nos premières dragues ? D’abord, ils ont enquillé une tapée de concerts où riffs malins et structures habiles ont fait des ravages, embarquant néophytes et connaisseurs dans le même élan. En studio, ce fut tout aussi efficace et productif : « The Thread » , premier album rageur, et bientôt un deuxième qui devrait secouer l’automne. On emploie le conditionnel par simple courtoisie. En témoigne ce « Different Creatures » à venir, qui vous colle à la peau dès la première écoute. On a investi le joli jardin d’un voisin du festival (merci encore Didier ! ) pour dire coucou aux voisins à notre façon. Deux heures et quatre prises plus tard, c’était dans la boite. Quatre prises où, à chaque fois, Max, Ben et Théo ont joué comme si leur vie pouvait en dépendre. Devant de tels passionnés, on finit par se demander si ce n’est pas ce qu’ils se disent pour de vrai.
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