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Low, douces mormonneries

Retour sur le concert de la bande du Minnesota, de passage à la Gaîté Lyrique.

Après l’Épicerie Moderne à Lyon la veille, c’est à la Gaîté Lyrique (Paris) qu’est venu se produire le groupe indie rock Low, originaire du Minnesota. Les mêmes Low qui, fut un temps, assuraient les premières parties de Radiohead…

Depuis leur premier album, « I could live in hope », sorti en 1994, Low progresse, entre slowcore et rock progressif. Morceaux soignés, aériens. Le trio formé autour du couple Alan Sparhawk (voix et guitare) et Mimi Parker (voix et batterie) avec le bassiste Steve Garrington, surprend. Mr et Mme Sparhawk assument, ils font du rock et ils se revendiquent comme mormons. Attention, pas de ces mormons qui vivent encore au XIXème siècle, qui sont polygames et qui font peur (ils ne sont pas tous comme ça !) mais des bons croyants, assurément. Antinomique ou anecdotique ?

« Nos croyances spirituelles englobent toute notre vie et la compréhension de qui nous sommes ». C’est ce qu’affirme sans détour le leader du trio dans une interview donnée en 2001. Il est délicat de s’imaginer que Alan Sparhawk et Mimi Parker, mariés depuis belle lurette et parents et qui se réclament des mormons de « The Church of Jesus Christ of Latter Saints » fassent aussi du rock, et qu’ils le fassent plutôt bien.

Au fond, ça interpelle surtout les représentations qu’on peut se faire du rock… Pas seulement contestataire, révolté, sexuel, etc… Et qui surtout, n’aurait rien à faire avec la religion. Ça fait bouger un peu les lignes et ça ne fait pas de mal. Parce qu’avant tout, il n’y a aucun prosélytisme chez Low. Leurs croyances n’empêchent pas Alan Sparhawk de collaborer avec le sulfureux Robert Plant ou de reprendre des titres d’Iggy Pop ou du MC5. Et ça ne l’empêche pas non plus de fumer un joint en pleine interview… Alors, who care’s ?

20h. Ouverture des portes. La file d’attente est longue et s’étire même jusqu’à la bouche de métro de Réaumur-Sébastopol. Ce soir, qu’ils soient fans de la première heure ou non, le public vient aussi découvrir en live le dernier opus de cette formation singulière, « C’mon ». Dans la salle, lumières bleu-nuit. Rien de superflu. Simple au possible. Alan Sparhawk s’avance et le groupe commence avec Nothing but heart. Ce titre caractérise bien d’ailleurs la musique de Low. Longues montées, refrains ressassés à l’envi. Et c’est bien ce qui nous plaît chez eux.

Mais on pourra toutefois leur reprocher de n’avoir peut-être pas su ce soir réinventer, surprendre, improviser, étirer certaines séquences musicales. D’autant que Alan Sparhawk s’investit aussi dans des formations un peu plus énervées comme Black Eyed Snakes, non sans rappeler le son d’un certain John Spencer mais aussi Retribution Gospel Choir, plus proche d’ailleurs de l’univers de Low. Du dernier album, « C’mon », on retiendra sûrement les morceaux Try to sleep et Especially me.

 

 

 

Les plus mauvaises langues diront du concert qu’on croyait écouter les morceaux dans son salon et qu’ils n’auront pas été transportés autant qu’ils l’attendaient, les autres, plus indulgents, ont peut-être quitté la Gaîté Lyrique plus légers, la tête en l’air, bercés par des mormons sans le savoir…

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