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L’ondulation des corps selon Chet Faker

Le 23 mai dernier, l’une des plus belles barbes d’Australie était à Paris pour un set dans la lignée des Live Sessions mises en ligne en début d’année : beau et épuré, parcouru d’un groove irrésistible.

Ce soir, le Point Ephémère est blindé, rempli d’une foule cosmopolite d’où dépassent quelques bonnets de hipsters. Ça parle un peu toutes les langues et l’ambiance est gentiment électrique : peu de gens là par hasard, ni trop de pros venus tester le potentiel d’un artiste qui, rappelons-le, avait été programmé au Printemps de Bourges cette année avant d’annuler (pour cause de grosse tournée avec Flume en Australie, plutôt une bonne excuse). On sent les gens animés d’une saine curiosité, venus en entraînant quelques amis voir ce que donnaient en live les quelques morceaux sur lesquels ils avaient flashé au hasard d’un clic miraculeux.

C’est Rat & Co qui ouvre la soirée. Ou plutôt la moitié de Rat & Co puisque ce soir, Joshua Delaney (aussi bassiste de Chet Faker) n’est accompagné que de Kaia McCarty-Smith. Ils nous enveloppent de leur musique ambient, quasi-liquide, mais malgré quelques bonnes basses leur son est malheureusement trop doux pour parvenir à dépasser le niveau sonore de la salle.

Quelques mouvements de foule plus tard, place à Chet Faker et ses musiciens. Ils montent sur scène un à un, prennent leur élan sur une longue introduction où guitare, cymbale puis basse esquissent une mer agitée qui gagne progressivement en épaisseur. Pas de doute, ceux-là sont passionnés. Mention spéciale pour le batteur, qu’on qualifiera affectueusement de fou furieux (on le verra plusieurs fois taper à mains nues sur sa bête). On est pile dans la lignée des Live Sessions mises en ligne en début d’année : les basses hypnotisantes sont remplacées par un groove porté par tout le groupe, léger et habité, et dans la pénombre les corps ondulent, libres.

Arrive Love & Feeling, ça y est, notre barbu tombe enfin la veste. Mais garde son bonnet, évidemment. On n’y peut rien, on se demande de quelle couleur sont ses cheveux, dessous. Bruns, roux ? Le mystère reste entier.

Et puis déjà, c’est la fin du concert. Chet Faker rigole : « J’ai que 8 chansons pour l’instant, faudrait que j’en écrive d’autres ». Oui, ce serait bien quand même. On avait pas dit un album en 2013 ? Il se lance dans l’irrésistible I’m into you, qui avait été notre tout premier coup de cœur l’année dernière (et qui récoltera son lot de chœurs féminins), puis enchaîne avec sa reprise Backstreet Boys. Il chante « I can’t get her out of my mind », et nous, on gardera en tête ce concert apaisé et rayonnant, à la magie naturelle, un peu comme une soirée sur la plage passée près du feu à regarder les vagues.

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