MENU
En lecture PARTAGER L'ARTICLE

L’Oizo sort du pieu

Nouveau disque pour le barbu irrévérencieux d'Ed Banger.

Le phénomène Mr Oizo revient. Fondamentalement à contre-courant, son nouvel album « Stade 2 » est une expérience inclassable à coté de laquelle il serait dommage de passer.

Oizo ouvre son dernier album avec un track explicatif. Une voix synthétisée nous explique qu’il a enregistré quelques nouveaux trucs, qu’il ne sait pas vraiment ce que c’est, mais qu’il adore ça. Le ton est donné. En 2012, Quentin Dupieux sera encore plus décontracte, voire encore plus désinvolte.

Des titres improbables pour des mélodies absurdes, indansables, des gimmicks qui flirtent avec l’anti esthétisme: la recette Ed Banger pour des tubes post-modernes. Et si la musique des 10’s était aussi pulsionnelle que le monde qui la fait naître? Précurseur, Oizo explore des tonalités dissonantes dont la rareté est frappante.

Pour l’exemple, le minimalisme du morceau Ska, qui propage en refrain une ligne de basse aléatoire mais efficace, et qui frustre régulièrement en cassant les beats sans scrupule. On se croirait dans un train qui fonce à toute vitesse, qui menace sans cesse de dérailler, sans jamais proposer de sécurité rythmique.

Forcément très inspiré, l’album donne à écouter une alternative intéressante au monstre Audio Video Disco, en s’éloignant facilement de l’impératif de l’agréable à écouter, car prévisible. Plus on avance dans l’écoute de « Stade 2 », plus on s’interroge sur le nombre de plus en plus restreint des potentiels amateurs à qui il serait approprié de l’offrir pour Noël.

La vérité oblige à dire que « Stade 2 » ressemble davantage au brouillon d’un carnet de voyage d’explorateur qu’à une copie de premier de la classe. Mais c’est là toute la légitimité d’un album comme celui-ci : s’éloigner des codes et se plonger dans l’absolue refonte de toute loi créative, à la recherche d’une prospective affutée et exigeante.

Tout porte à croire que Dupieux avance ses pions, se préparant secrètement à la fin de l’ère du 120 bpm érigé en règle ultime de la musique électronique.

Stade 2 sonne définitivement comme l’anti-album de l’année par excellence que l’on ne ferait pas écouter à sa propre mère. Cette sortie annonce l’arrivée prochaine d’un nouveau long-métrage, dans la lignée du conte incompréhensible Rubber, le pneu qui tue tout, Wrong dont la bande annonce est visible ici.

NB : cette chronique est la preuve que l’on peut critiquer un album qui s’appelle « Stade 2 » sans aucune allusion footballistique.

Partager cet article
0 commentaire

0 commentaire

Soyez le premier à commenter cet article
Chargement...
Votre commentaire est en cours de modération
Merci
Une erreur est survenue lors de l'envoi de votre commentaire
Sourdoreille : la playlist ultime
Toutes les playlists

0:00
0:00
REVENIR
EN HAUT