Notre envoyé spécial dans le futur est allé faire un tour du côté des années 1960. Vous vous dites : « mais c’est le passé ! ». Oui, mais dans le mini-système Òndus où il se trouve, c’est carrément le post-avenir. Il nous rapporte l’histoire de l’astronavigateur Terry S. Miller et du signal Phon.O. Un récit qui nous éclaire un peu plus sur cette musique du futur appelée techno cosmique, déjà écoutée à notre ère.
Au début des années 60 et en pleine guerre froide, les États-unis envoient l’astronavigateur Terry S. Miller, premier homme dans l’espace via le projet Starman. L’opération – un grand fiasco – sera passée sous silence pour ne pas s’attirer les foudres de l’opinion publique ni perdre la face devant le bloc soviétique, qui gagnera finalement cette bataille grâce à Y. Gagarine quelques mois plus tard. Promis à une mort certaine, dérivant dans l’immensité de l’espace, sous-oxygéné et délirant, Miller fredonne dans sa combinaison une vieille comptine. Une comptine qui ne passera pas inaperçue.
Terrible cliché pris par la navette StarX.1 où l’on voit Miller dériver.
A 145 années-lumière de notre système solaire, se tient Òndus, un mini-système qui contient 4 planètes. Chose exceptionnelle, toutes sont habitées par des formes de vie extrêmement intelligentes. Des espèces dignes des divagations les plus folles de notre imagination, et ce malgré des atmosphères difficiles, des températures extrêmes et des cocktails de gaz très variés. C’est cette topographie si particulière et le contact établi entre les habitants de ces quatre planètes qui ont permis l’évolution exponentielle de l’intelligence òndulienne.
Ce système est un véritable terreau dans le développement des sciences physiques, la philosophie et la biomécanique. Malgré des cultures interplanétaires très différentes, la plupart des peuples du système vouent un culte commun (et ainsi un langage commun), non pas à une divinité, mais à la musique. Pour être plus précis, la répétition de rythmes syncopés et de vibrations sonores durant des jours entiers a le pouvoir d’unifier et de toucher ces êtres que tout semblait opposer.
Un jour de 2089 (correspondant aux années 60 chez nous), après avoir installé un observatoire géant sur une de leurs lunes, un collectif d’artistes-moines scrute l’espace à la recherche d’activité intelligente extra-òndulienne. Surprise en cette sainte journée, ils captent un signal radio mélancolique. C’est la comptine de Terry S. Miller.
Après des hourras et des félicitations interstellaires de la plus grande avancée scientifique du système, ils entament la phase de décryptage du phénomène.
Avec des bribes d’enregistrement mélangées au beat d’une prière locale ainsi qu’aux coordonnées de l’observatoire sous forme de fréquences répétitives, les artistes créent une séquence très courte. Puis, ils remontent à la source du signal et comprennent de quoi il s’agit : l’existence d’une espèce humanoïde vérifiant toutes leurs théories. Connaissant ses fragilités, il n’osent pas entrer en contact direct avec ce peuple primitif. Leur savoir sans pareil leur permet de découvrir rapidement la géolocalisation de la Terre et décident d’envoyer incognito une oeuvre humanoïde créée spécialement pour l’occasion.
Phon.O
Baptisé symboliquement Phon.O, l’être organique a pour mission d’observer par interaction les humains et non, sans une pointe d’humour, de leur diffuser la séquence-prière « clin d’œil » appelée Kellerkind.
Phon.O – Kellerkind – Mars 2014Vous pouvez retrouver tous les récits de notre envoyé spécial dans le futur :
0 commentaire