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Lhasa nous laisse orphelins

Sur le site de Lhasa de Sela, sous sa photo et un cadre où est inscrit Nouvelles, nous apprenons la dernière, et la plus triste en ce 3 janvier : « La chanteuse Lhasa De Sela est décédée à son domicile de Montréal pendant la soirée du 1er janvier 2010, un peu avant minuit. Un cancer du sein qu’elle a combattu avec courage et détermination pendant plus de 21 mois l’aura finalement emportée. » Nécro d’une anti-star à la voix incantatoire.

La maladie aura stoppé la troublante Lhasa à seulement 37 ans. On se régalait à écouter son troisième opus, Lhasa, sorti début 2009. Avec Llorona (1997), reconnaissable à sa magnifique pochette, et The living road (2003), l’artiste américano-mexicaine avait vendu plus d’un million d’albums. Une mélancolie ancrée profondément dans chacune de ses chansons, appuyée par cette voix grave au naturel capable de monter dans les aigus (Da Cara a la pared, sur Llorona), faisait de Lhasa une chanteuse reconnaissable de loin.

Un appel au voyage constant qui s’explique par une enfance sur la route. Papa écrivain et prof d’espagnol, maman photographe, elle sillonne les États-Unis et le Mexique à bord d’un bus. A 13 ans, Lhasa chante du jazz dans les cafés de San Francisco, avant d’émigrer six ans plus tard à Montréal. C’est là qu’elle rencontre Yves Desrosiers, avec qui elle compose son premier opus, composé 100 % en espagnol. 700 000 exemplaires s’écouleront à travers le monde. Une tournée de deux ans suivra. C’est au Canada et en France que Llorona connaîtra le plus grand succès, sur scène et dans les bacs.

Lhasa s’établit ensuite à Marseille pendant deux ans et demi. Quoi de plus normal que cette ville portuaire ouverte au monde pour trouver de nouvelles inspirations. Mais c’est en 2002 à Montréal, terre cosmopolite par excellence, secondée à la réalisation et aux arrangements par le percussionniste François Lalonde et le pianiste Jean Massicotte, qu’elle finalise son deuxième album. Français, espagnol et anglais se mélangeront dans un album tendant vers le blues. Sans perdre sa part d’Amérique du Sud.

Ses chansons sont utilisées dans les bandes sonores de films et émissions de télévision : The Sopranos, I Am Because We Are, le docu de Madonna, Cold Souls de Sophie Barthes et Casa de los babys de John Sayles. Elle a aussi collaboré avec les Tindersticks, Patrick Watson et Arthur H. Quant à Lhasa, album éponyme chanté en anglais, c’est l’une des merveilles oubliées de 2009. Des textes alternant entre mort et espoir.

Avant que son cancer ne l’a ronge, la Québecoise de coeur a offert un court concert d’une heure, début mai, aux Bouffes du Nord. La tournée de l’automne n’aura pas lieu. Mais elle expliquait que c’était également par choix : « Je ne voulais plus balancer des missiles d’émotion.» Une opération des cordes vocales fait que Lhasa ne montait plus si haut. Pourtant, quand on l’écoute chanter Rising, titre écrit par Patrick Watson, il est impossible de ne pas se laisser submerger par une bouffée de sentiments.

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1 commentaire

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Mamzelle 04.01.2010

Oh mon dieu. Je suis très triste de cette nouvelle. C’est dans ces moments là que l’on commence la liste des « j’aurai dû aller la voir » … ici ou là… J’aurai dû moi qu’il l’adore tant. :-(

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