Alors que les politiques malmènent l'Europe, Piers Faccini nous en fait son apologie...
« Les accords [de libre circulation] de Schengen doivent être révisés », a déclaré lors du meeting de Villepinte le président sortant et candidat… S’il est réélu, Nicolas Sarkozy a en effet menacé de sortir la France de l’espace européen sans frontières. Hasard du calendrier, cinq jours plus tard l’excellente Epicerie Moderne proposait Piers Faccini dans son arrivage du jour. Vu le contexte, l’occasion était trop belle pour le louper. Quelque chose nous disait que, ce soir-là, l’Europe mal en point allait redorer son blason.
Après un début de meeting tout en douceur, celui que sa bio décrit comme « un putain de poète » envoute rapidement. Si ses albums sont à la fois précis et foisonnant, il faut le voir sur scène pour prendre la mesure de son univers et de son charisme. Nous étions nombreux ce soir-là à partager ce concert généreux et énergique avec sérénité, voire parfois avec recueillement. Un vrai rassemblement populaire.
Avec ses deux acolytes du soir, calés à la batterie pour l’un, et alternativement au violoncelle, basse ou guitare pour l’autre, il nous trimballe à travers l’Europe… à travers le monde. Né d’un père italien et d’une mère anglaise, vivant régulièrement en France depuis son enfance, l’homme a une préférence toute naturelle pour la langue de Shakespeare, nous parle dans un français impeccable, s’aventure sur les sonorités africaines avant d’interpréter avec intensité un chant traditionnel du sud de l’Italie ou un poème créole de La Réunion. On est au cœur d’une musique folk vivante, sans frontières et sans protectionnisme. Il n’en fallait pas plus pour finir de convaincre son auditoire. Comme on le disait déjà en 2009, ce Monsieur a bel et bien la classe.
La guitare à peine posée, il vient à la rencontre du peuple, accessible et disponible. Comme affiche de sa dernière campagne (« The Wilderness »), celui qui est aussi artiste peintre ne s’est pas trompé : il a choisi de se représenter au milieu d’une mappemonde conceptuelle. Tout un programme à son image de globe-trotter. Après ce concert, on se dit qu’au final, la musique du cosmopolite Piers Faccini, c’est peut-être tout simplement ça l’incarnation de l’Europe moderne. Celle qu’on aime. Celle qu’on veut. Vive Schengen !
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