L’Eurovision. La seule évocation de ce terme peut faire frémir. Il est souvent associé à ce que l’industrie musicale peut offrir de pire : les costumes dégueulasses, le show ridicule et quasi-gênant de starlettes éphémères. Oui, l’Eurovision ne cesse de défier les règles du mauvais goût et pousse, année après année,le bouchon un peu plus loin. Pourtant, à la base, l’idée n’est pas si conne. Et si on tentait de dépoussiérer tout ça ? Et si on renouvelait son principe pour lui offrir une vie parallèle, sur le web ? C’est le pari un peu foufou de l’Euromusic Contest.
On doit l’initiative à My Band Market, qui nous ont sollicités pour faire partie du jury. On leur a demandé quelle mouche les avait piqués, au moment de se lancer dans un tel projet. La réponse de Quentin Léchémia, fondateur de My Band Market, est toute simple et pertinente : « L’idée est vraiment venue d’un manque, une envie profonde de proposer une alternative à l’Eurovision. Cette dernière a un certain nombre de lacunes que nous voulions palier. Tout d’abord, l’aspect musical de l’émission s’est vu reléguer au 36ème rang, pendant que les danses et costumes folkloriques volent la vedette au vrai talent. C’est une émission de divertissement. Pour résumer, l’idée était donc la suivante : faire un concours Européen, réunissant toutes les nations, promouvant les artistes indépendants ou non, amateurs ou professionnels, le tout avec les supports technologiques 2.0 d’aujourd’hui. »
Ensuite, L’Euromusic Contest a une méthode qui diffère clairement de celle de son encombrante grande sœur : « Les artistes participants à L’Eurovision sont encore sélectionnés par des institutions et non par le public, poursuit Quentin. Quel peuple encouragera un musicien s’il n’est pas à l’origine de son élection pour le représenter ? Enfin, le format de l’émission semble vieillir encore plus vite que les chansons d’Enrico Macias. Inclure les réseaux sociaux et les nouvelles technologies de diffusion nous semblerait plutôt logique pour séduire à nouveau la génération Y qui souhaiterait interagir avec les artistes et le show en lui-même. ». Chère Eurovision, bienvenue dans le XXième siècle, en somme.
Les artistes ont eu jusqu’au 10 avril pour postuler. Un jury large et varié a maintenant la lourde tâche de n’en garder que 10 parmi les 40 prés-sélectionnés par le public. Les heureux élus se retrouveront en juin pour une grande finale à suivre en direct sur le web. Au total plus de 1,900 artistes ont tenté leur chance, le tout sur 40 pays. 65,000 votes ont été enregistrés dès la première semaine. De quel type d’artistes parle-t-on ici, au juste ? Quentin éclaire notre lanterne : « La France et ses pays frontaliers (Royaume-Unie, Italie…) sont clairement les pays les plus représentés dans cette édition 2014. Les artistes rock et pop se distinguent dans le haut du classement. Il y a du très très bon, et du moins bon. C’est aussi le but d’un concours ouvert à tous. Chacun a le droit de faire ses armes et de réunir sa fanbase pour représenter son pays en finale. ». On est allé se promener la page de quelques candidats et effectivement, il faut savoir tracer son chemin pour éviter les pièges. On a déjà nos petits coups de cœur, on vous en reparle très vite. Dès qu’on pourra.
Ah oui, dernière chose. le gagnant de ce joli bazar aura droit d’enregistrer au Black Rock Studio, en Grèce. Et cet endroit, c’est tout simplement de la folie furieuse. Comme l’atteste la jolie photo en haut de l’article. Et la preuve en vidéo est ici.
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