Une salle d’attente vide où il fait froid. Drôle d’endroit pour un rendez-vous. Une porte d’entrée, une deuxième au fond, fermée à double tour. Une table nue, pas de magazines périmés ni de jouets colorés pour les gosses. Juste cette musique, lancinante. Étrange sensation, un peu comme dans un ascenseur qui descend trop vite.
Une salle d’attente vide où il fait froid. Drôle d’endroit pour un rendez-vous. Une porte d’entrée, une deuxième au fond, fermée à double tour. Une table nue, pas de magazines périmés ni de jouets colorés pour les gosses. Juste cette musique, lancinante. Étrange sensation, un peu comme dans un ascenseur qui descend trop vite.
La musique n’est pas forte. Elle provient de cette pièce, juste à côté. Derrière cette porte qui semble condamnée. La lumière blanche filtre sur son seuil. Je te sens, de l’autre côté de la porte. Demain, tu me rejoindras.
Première nuit dans cette salle d’attente. Toujours cette lumière sous la porte. Tant que tu ne dormiras pas, je ne fermerai pas l’œil. La lune, dehors, a entamé son jeu de séduction avec le lampadaire. Elle se débrouille bien mieux que moi
5h40. L’intro de One In Other. Chair de poule immédiate. Je me suis toujours demandé quelles émotions t’ont inspiré ce ballet tristouille. En fait, c’est sans doute la déclaration d’amour masquée que j’aurais rêvé t’écrire. J’adore ces moments avec toi, en fin de nuit. Au moins un truc qui a du sens.
8h sur la pendule. Les heures que tu détestes, une fois que l’obscurité vient de trépasser. Le tempo s’accélère, mais tu restes dans tes limbes nocturnes, comme si tes cauchemars commençaient au réveil. Tu es belle pendant tes mauvais rêves, j’en suis sûr.
Deuxième matin. La lune a encore perdu, mais toi tu gagnes en intensité derrière la porte. Mais là, ta valse intemporelle m’agace, dans cette salle froide et sans âme. J’ai l’impression d’être au cœur d’un remake de Pi : le gars fou en vase clos, en pleine quête, intemporelle.
Nouvelles lueurs matinales. Le carrelage glacé contre ma joue. Je me déteste. J’ai raté le moment où tu domptes la nuit avant qu’elle ne parte. Je suis à bout, Chloé. Devant la fenêtre, j’ai aperçu les cernes violacées qui marquent mon visage. Je resterai là, je ne lâcherai pas. Quand les palpitations cesseront, je sais que tu viendras. Attendre. Laisser le temps grignoter la nuit avec délectation. Puis le jour. Demain est une autre nuit. Glaciale.
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