Correspondance avec nos quatre tignasses ébouriffées préférées, au moment où le groupe sort son nouveau disque.
« Salut les gars,
Je viens de parcourir un papier à votre sujet dans Gonzaï, en écoutant votre premier disque Sur le thème des grandes découvertes, ce matin. Notre confrère vous a suivis pendant 24h dans un teknival près de Cambrai-Epinoy. Je me suis (encore) bien marré en lisant vos péripéties de teufeurs, la tête dans les enceintes, la bouche dans les ballons hilarants, emmené par votre frontman James. Oui, le type officiellement en arrêt maladie, parti guérir ses ligaments croisés un peu distendus dans la boue. Avant de confesser qu’il a déjà conduit la caisse de son frère sous acides. Une journée à la sauce SCC.
A ce moment-là, j’écoutais votre titre « Crocosmaute », l’histoire d’un mec un peu loser dont le métier est de ramasser les satellites HS dans l’univers, pour une mission interplanétaire. J’ai repensé à la dernière fois que j’ai croisé vos mulets : c’était près d’un bar du festival Panoramas, organisé par le crew Wart, qui vous dorlote depuis le berceau. Il était assez tôt, et vous dansiez comme des pantins extatiques devant votre James qui mixait de la techno binaire. Quelques personnes vous regardaient, dubitatives et un peu gênées. Quelques minutes plus tôt, sur scène, vous veniez de faire un vibrant hommage à Tony Hawk. Oui Tony Hawk, que tout bon ado skater fan de Blink-182 a vénéré, mais que le bon trentenaire à bedaine qu’il est aujourd’hui a sorti de sa mémoire. Les chansons d’après, vous avez parlé de globules, des rayons de supermarché, de la piscine municipale, et de simulateur de pêche. Vaste monde.
Il est 13h. Trois fois que votre album passe dans mes oreilles aujourd’hui, avec tout ce qu’il peut charrier d’émotions contradictoires. Cette techno 2-bit qui fait friser du nez, ses voix fausses qui déblatèrent ces comptines absurdes inspirées de votre quotidien, dans toute sa beauté et sa loose. Ces mini-hymnes techno qui font de vous les meilleurs gabbers de 2015, fiers de raconter leur pays de Cocagne, conçu depuis un quart de siècle dans vos vortex en technicolor.
Comptez sur nous pour aller casser les genoux aux quelques pisse-froids qui vont sans doute venir chercher des poux dans vos tignasses mal peignées. Tant pis pour ceux qui vont s’indigner de voir qu’une major a eu la bonne idée de signer un disque de nihilistes comme vous, bande de punks à sandales. Longue vie à votre gang dégénéré, et n’oubliez pas de faire des petits partout, jusqu’au fin fond des tecknivals. Des bisous sur vos carreaux de lunettes sales ».
Salut C’est Cool – Crocosmaute
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