Avec les services de streaming, la consommation quotidienne de musique s’est amplement accentuée. La conséquence ? Le rythme des morceaux les plus écoutés s’accélère.
Le doctorant en théorie musicale de l’Université d’Ohio, Hubert Leveille Gauvin a publié une étude dans la revue universitaire Musicae Scientiae, sur une analyse de l’ouverture instrumentale des chansons figurant dans le top 10 du Billboard américain entre 1986 et 2015. Alors qu’en 1986, il fallait attendre en moyenne presque 23 secondes avant d’entendre une voix, ce chiffre est passé à 5 secondes en 2015.
Derrière ce chiffre quelque peu abstrait se cache une réalité pour de nombreux musiciens : 21% des chansons seraient passés par les auditeurs durant les cinq premières secondes. Ainsi, pour mieux capter leurs publics, les groupes et artistes ont réduit ce temps d’introduction musicale car « si les gens peuvent rapidement switcher […] et nous savons que la voix est l’une des choses qui attire le plus l’attention » explique Hubert Leveille Gauvin.
D’autres points sont à noter dans cette étude, notamment le fait que les chanteurs ont aussi réduit la durée avant de mentionner le titre de leurs chansons et que ce titre est de plus en plus court pour bien souvent tenir en un seul mot. Concernant le tempo des chansons en lui-même, il a augmenté de 8%.
Pour le chercheur, le meilleur exemple reste “Nothing’s Gonna Stop Us Now” de Starship à comparer avec le titre « Sugar » de Maroon 5 en 2015. Il existe cependant quelques exceptions comme le titre “Somebody That I Used To Know » de Gotye en 2012.
« Il est très facile de voir cela de manière cynique. Ce n’est pas forcément une chose négative. C’est dans la nature des choses » conclut Hubert Leveille Gauvin.
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