Le duo de Montréal Essaie Pas officie dans un répertoire oscillant entre l’electro-punk et la synthwave, tout en murmurant des paroles en français sur un ton assez pessimiste. De la musique de club dark pour gens habillés en noir de la tête aux pieds (comme eux), et ce n’est pas leur dernier single qui va déroger à la règle.
Premièrement signés sur le label français Teenage Menopause, sans doute pour le côté sombre de leur univers, Essaie Pas s’est retrouvé chez DFA Records, office de la musique électronique, en assurant les premières parties pour Factory Floor en Amérique du Nord et en sortant leur premier album Demain est une autre nuit ; un mélange de synthés gras et obscurs sur fond de spoken-word chuchoté comme une triste réalité immuable.
Justement, le parlé, est le sujet principal de leur nouveau single qui s’appelle tout simplement : « Futur parlé ». Et on vous en parle. Les paroles sont inspirés de la nouvelle « Substance Mort » de Philip K.Dick, vision dystopique et hallucinée d’une Amérique en plein délire sur la notion d’espace-temps ; avec des explications qui se veulent scientifiques mais qui relèvent plutôt du délire narcotique. Comme un 1984 d’Orwell mais en version plus trash.
« Dans le langage commun, le futur est la portion du temps dans laquelle nous plaçons notre représentation de l’avenir. Mais l’avenir, ça n’existe plus depuis longtemps ». Ah. « Dans la ligne du temps, le futur vient après le présent et le passé ; mais en fait, tout ça c’est une blague ! N’importe qui d’assez lucide a compris depuis longtemps que le futur est parlé ». Ah d’accord.
Mais bon, ça bouge bien, donc on leur en veut pas trop de ne pas y comprendre grand chose ; s’il y a bien quelque chose à y comprendre. En attendant patiemment le second album.
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