Lieu idyllique, programmation léchée, soleil de plomb et accueil chaleureux, voilà ce qu’ont vécu les 7000 personnes présentes au Baleapop devant des Legowelt, Etienne Jaumet, Alba Lua ou Electric Electric. Oui, il existe bien un « esprit festival » et il a été largement respecté.
– Il faut avouer qu’on a su nous charmer. A 18h le premier soir, le public est accueilli sur le lieu de concert – l’école communale – par une table dressée pour l’occasion : pâté, jambon, saucisson, vin rouge. On appelle ça le Baleapéro. On peut aussi manger des Baleaburgers délicieux et faire un tour dans les Baleachiottes (ce jeu de mots nous a bien fait rire).
– Le collectif Moï Moï (label/booking), qui organise la quatrième édition du festival, possède une direction artistique très personnelle. Les musiciens et DJs sont un peu tous des bidouilleurs de l’extrême, des expérimentateurs de l’instant et des romantiques ne craignant pas les mariages sonores difficiles. L’équipe conserve le cap des années précédentes qui ont vu venir des James Holden, Connan Mockasin, Luke Abbott, Yan Wagner, Rone.
– La première soirée est placée sous le signe de l’envoûtement avec un enchaînement Odei, trio mystique, faisant partie de Moï Moï et se produisant au Workshop Infiné pour un Odei VS Cubenx, du duo anglais Walls ainsi que d’Etienne Jaumet assisté de son saxophone lunaire qui a transporté le public dans un espace-temps bien éloigné de cette terre basque.
Etienne Jaumet
– Le vendredi fut pour tout le monde la preuve que ce festival valait le coup d’être vécu. Journée gratuite de midi à 1h sur une merveilleuse crique de Bidart : la Baleabeach. De midi à 19h, les DJ sets s’enchaînent avant de laisser place à des lives énergiques. Philip Gorbatchev, Vophoniq et le grand Legowelt ont montré des visages différents, jeunes ou plus anciens de courants de la musique électronique. Mention spéciale au Japonais Gonno qui a foutu une pêche monumentale à la foule.
– On retiendra aussi que les festivaliers – au nombre de 3000 – ont applaudi avec ferveur le soleil qui, doucement, se couchait sur l’Atlantique. Quelques heures avant, c’est le même public qui découvrait les joies de la poudre de craie de couleur et qui se la jetait généreusement sur le visage et les vêtements. Un petit air du Manoir de Keroual d’Astropolis made in Pays Basque.
– Dure est la condition du Baleapopper, qui peut dormir sur la plage ou dans des buissons la nuit après les concerts, aller en after sur la plage, mais aussi dormir et bronzer le jour et se balader dans le magnifique centre de Bidart en attendant l’ouverture de la Communale.
– Le samedi est le soir de tous les dangers. Riche en émotion, il a vu des enfants armés de pistolets à eau envahir l’école et attaquant de pauvres danseurs, un live inégal (BCBG) rattrapé par des shows impressionnants des partisans de la dark techno / cold wave de Blackmail et des rois du noise, Electric Electric. Ces derniers ont déroulé leur jeu de batterie infernal pendant 45 minutes à la limite du raisonnable. Sûrement l’une des meilleures prestations du festival.
– La soirée s’est poursuivie par le groupe de danse basque Hogei’ta avec Lloba. Le public, d’abord étonné, s’est ensuite amusé avant d’adhérer rapidement à l’ambiance. Une touche personnalisée pleine d’inventivité et de classe.
– Le groupe bordelais Alba Lua était en territoire ami à Bidart. Amoureux du Pays Basque et suivis par une bande de fans venue en nombre les soutenir, ils sont montés sur scène le sourire aux lèvres présenter leur dernier album, soutenu par les Inrocks et un public grossissant. Tellement en confiance que le chanteur s’est permis de scander le nom de « Johan Micoud ! », joueur emblématique des Girondins de Bordeaux (of course).
Alba Lua
– Pas sûr que les voisins se marraient mais une bande de festivaliers, semble-t-il un peu frustrée de la fin des concerts avant 2h du matin, a continué à jouer des percus avec ses mains sur une scène de la place principale de la ville et chanté quelques incantations. C’était la danse de la nuit.
Crédits photos : Louise Paris / The Observant Photograhy /Simon Noizat
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