Le Festival d’Ile de France, qui fête sa 38ème édition, a chaque année son thème. Cette fois, l’organisation a décidé de concentrer ses efforts autour des « Tabous ». Cet événement étendu sur 6 semaines autour des musiques et des créations est un affront à la méfiance, un contre-pied aux débats empoisonnés qui occupent l’espace médiatique et un incroyable vecteur social et multigénérationnel. Présentation et zoom sur la soirée « Insoumises » à la Gaîté Lyrique avec un thème : le « féminisme volcanique et rebelle ». Invitées : Yasmine Hamdan, Léonie Pernet et Planningtorock. Sourdoreille, en co-production avec Oléo films et le festival vous propose les replays des concerts de Yasmine Hamdan et Léonie Pernet via Culturebox.
Yasmine Hamdan
La Libanaise a la côte cette année. Connue pour être à l’origine d’un des premiers groupes de musique électronique du Moyen-Orient, avec sa formation Soapkills, elle ne manquera pas ne casser les codes musicaux. Après Beiruth, elle débarque à Paris, puis collabore avec CocoRosie, Marc Collin (Nouvelle Vague) et chante sur le film (qu’on a trouvé génial) Only Lovers Left Alive de Jim Jarmusch.
Sa curiosité et son régulier appel de la route, du Liban à Paris, du Koweït à Abu Dhabi en passant par la Grèce, lui confèrent de nombreux talents. On notera celui de connaître des tonnes de langues et dialectes : libanais, koweiti, palestinien, égyptien, bédouin. Cette année, elle a sorti l’album « Ya Nass » qu’elle joue partout dans le monde avec brio. Elle représente une vague underground, en mélangeant électronique et folk orientale. Si le thème de l’année en Île de France est le Tabou, soyez certains que Yasmine Hamdan les a mis de côté depuis longtemps.
Léonie Pernet
Début 2013, la houle homophobe gronde en France. C’est à peu près à cette période qu’on découvre Léonie Pernet, ex-batteuse pour Yuksek. Son « Mix pour tous » où elle compile des discours de Christiane Taubira avec des morceaux du pianiste Chassol, du duo Scratch Massive ou de la chanteuse Mansfield Tya, nous fout dans tous nos états. Sûrement l’un des plus beaux hommages à la dernière grande avancée sociétale de notre pays.
Depuis, la one-woman band a fait du chemin, a ouvert pour Gesaffelstein sur quelques dates, a développé un live machines, piano, batterie, très ambitieux et fait le bonheur du label électronico-féministe culte de Paris : Kill The DJ. Cette fana de Philip Glass et d’Aphex Twin nous ravit toujours autant. Vous aurez compris, on est fans. Retrouvez le podcast qu’elle nous a accordé, cette année.
Planningtorock
Du cabaret à la techno, il n’y a qu’un pas. Anglaise installée à Berlin, Planningtorock affiche son féminisme en modifiant sa voix. Elle floute ainsi les différences du genre. Le show est souvent au rendez-vous : vocaux masculin-féminin, électro-organique, pop lo-fi, performance et vidéos à l’appui. Qu’on ne dise pas que le Festival d’Île de France ne possède pas de ligne directrice, l’artiste prône l’amour libre et l’égalité des genres. Il est, plus que jamais, urgent de faire passer ces messages d’apaisement.
En février 2014, la chanteuse déclare pour The Independant, qu’en 2012, alors que sa « vie n’était pas directement liée à [sa] musique (…) [elle] a décidé d’écrire une chanson sur la patriarchie ». Et « ça m’a sauvé la vie » continue-t-elle. Dans le titre Patriarchy Over & Out, elle clame : « Patriarchal life, you’re out of date/Patriarchal life, get out of the way!”
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