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La Tunisie d'Emel Mathlouthi, la liberté d'un peuple

Le 14 janvier, la Tunisie vivait sa deuxième indépendance. Son dictateur venait de prendre la fuite, sous la pression du peuple. En France, quelques heures après l’annonce officielle, des centaines de Tunisiens et de Franco-Tunisiens se rendaient devant l’ambassade pour manifester leur joie et rendre hommage aux victimes de cette révolution qui ne disait pas encore son nom. Parmi elle, Emel Mathlouthi. Une chanteuse qui utilise depuis des années son talent, sa grâce et sa voix pour combattre ce régime.

Nous sommes des hommes libres qui n’ont pas peur.
Nous sommes des secrets qui jamais ne meurent.
Et de ceux qui résistent nous sommes la voix.
Dans leur chaos nous sommes l’éclat.
Nous sommes libres et notre parole est libre,
mais elle n’oublie pas ceux qui sèment les sanglots et trahissent nos fois.

C’était il y a presque 4 ans, place de la Bastille, à l’occasion du Bal Africain. Emel Mathlouthi chantait Kelmti Horra ( Ma parole est libre), un hymne pour la liberté d’expression dédié au peuple tunisien.


Emel Mathlouthi c’est la rage dans un écrin de velours, c’est la grâce au service de la résistance. De ses premiers pas artistiques à Tunis il y a près de 20 ans à ses récentes collaborations avec Tricky ou Meï Teï Shô, son parcours n’a jamais trahi son engagement. Un engagement pour la liberté qu’elle découvre dès son enfance dans la musique contestataire, qu’elle soit latine, américaine ou arabe.

Lorsque les troubles ont commencé en Tunisie, elle était sur place pour une série de concerts. Depuis son retour en France, elle n’a cessé de soutenir la lutte. Que ce soit par sa présence dans toutes les manifestations ou en reprenant « Here’s to you ».

Cette chanson d’Ennio Morricone et Joan Baez était un hommage à deux anarchistes italiens condamnés à mort aux États-Unis. Emel Mathlouthi la transforme en hommage à Mohamed Bouazizi, ce marchand de fruits et légumes qui s’immola le 17 décembre dernier et lança la vague de contestation qui allait devenir une véritable révolution.

Trois jours avant la chute de Ben Ali, Emel déclarait dans une interview à Mondomix qu’elle espérait que cela aille très loin, qu’il fallait un changement radical : « Nous avons besoin de démarrer une nouvelle ère, nous avons besoin de dirigeants transparents et soucieux du peuple qui puissent permettre à la Tunisie de reprendre son éclat et sa liberté. » Aujourd’hui, le champ des possibles est immense en Tunisie. Les dangers et les risques aussi. Si le peuple tunisien reste aussi digne et courageux qu’Emel, gageons que ce vent de liberté résistera aux épreuves à venir. Emel Mathlouthi poursuivra sans doute son engagement en chansons aux côtés de ceux qui luttent, que ce soit en Tunisie ou sur d’autres territoires opprimés…

Crédits photo : STR/AFP/Getty Images STR / AFP Getty Images

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