Le programme "Choisissez l'ambiance musicale de votre gare" cache une autre opération.
Vous êtes peut-être tombés sur l’info du mois dernier : la SNCF lance le programme « Choisissez l’ambiance musicale de votre gare » sur les lignes J, L et sur le trajet du RER A.
« Bonjour à tous, afin d’améliorer l’ambiance en gare et d’y faire entrer la culture et l’art, nous allons diffuser de la musique classique dans certaines d’entre elles. De Chopin à Beethoven en passant par Mozart, une phase ‘test’ a démontré que les voyageurs appréciaient cette ambiance qui rend les gares plus sereines et agréables ! »
Le site d’info StreetPress a enquêté sur cette méthode qui ressemblait fort à celles déjà utilisées à Londres ou à Copenhague dans les gares, dans le but d’écarter les jeunes et les junkies. Ils sont donc allés sur cette fameuse page où l’on pouvait passer la « phase test » et sont tombés sur ce chapeau datant de mai 2012 sur le blog officiel de la ligne J :
« Bonjour à tous, nous menons de nombreuses actions pour faire face aux incivilités. Sûreté ne rime pas toujours avec répression et l’initiative dont je vais vous parler, l’illustre très bien. (…) [Des groupes de jeunes] utilisent les gares comme des lieux de squatte (sic) et les comportements qui vont avec (fumer, cracher, crier, chahuter et écouter de la musique, etc..) affectent l’ordre publique (sic) et instaure un sentiment d’insécurité. (…) Dorénavant, quand les agents constatent qu’un groupe de jeunes vient semer le trouble, ils peuvent diffuser de la musique classique. Figurez-vous que ça marche ! Soumettre ces personnes à des airs auxquels ils (sic) ne sont pas habitués a le mérite de les faire fuir. Nous avons donc commencé à tester cette formule depuis quelques temps. »
Post qui sera supprimé le jour suivant pour qu’il n’y ait pas d’amalgame avec le nouveau plan, semble-t’il.
Mais les petits malins de StreetPress ont délicatement pris la capture d’écran.
Le site du Monde rappelle des faits similaires, avec l’invention du « Mosquito » en 2005 à Londres (jugé illégal en France), un appareil émettant des ultrasons audibles uniquement par les jeunes. Il était utilisé par les commerçants comme arme sonore.
Le but n’est pas ici de dénoncer la musique classique ni ses effets particuliers, mais la démarche adoptée par le groupe SNCF amenant l’amalgame avec la supression du post. Après Londres, Copenhague et Bruxelles, où les jeunes et les junkies sont montrés du doigt, la France se lancerait-elle à son tour dans cette guerre musicale ?
Quoi qu’il en soit, même si ce nouveau plan diffère de cette phase test de mai 2012, sur le principe, la ressemblance est là et la SNCF assume ces méthodes basées sur des recherches scientifiques.
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