Chaque mois, on vous propose de découvrir quelques morceaux indie récemment sortis ou découverts par l’équipe. Avec l’espoir d’alimenter vos propres playlists.
KCIDY – Running on the Roof
KCIDY, Pauline de son prénom, fait partie de la bouillonnante scène lyonnaise. Prenant part à certaines formations locales comme Tôle Froide ou Satellite Jockey, elle a d’ailleurs fait appel à un des membres de cette dernière pour certains de ses derniers morceaux. KCIDY passe alors de son projet solo, pour lequel elle bricolait seule dans sa chambre, à un « véritable » groupe doté de plusieurs musiciens, un batteur succédant même aux boîtes à rythme. Après son EP de 2014, elle s’affirme dans l’électro pop un brin vintage avec un album complet sorti cette année, Lost in Space.
San Fermin – Bride
A la tête du collectif San Fermin, Ellis Ludwig Leone déploie une pop baroque tout en nous racontant l’histoire, vraie selon elle, de la crise de panique d’une mariée qui succombe à la pression de la perfection et qui, pour y échapper, se dissocie totalement de la réalité. Entourée de musiciens (trompette, guitares, saxophone, violon et batterie) ainsi que de chœurs, Ellis mène la troupe d’une main de maître, ouvrant même les concerts des grands comme St.Vincent, The National, Arctic Monkeys, ou alt-J.
Marble Sounds – Tout et partout
On triche un peu car le dernier opus de Marble Sounds est sorti en 2016. Mais, le morceau « Tout et Partout » est aussi présent sur l’album live de cette année, alors… Alors on (re)découvre la pop parfaite de ces Belges avec ce titre doux et mélancolique, porté par le piano et les voix – langoureuses – de Pieter Van Dessel et – sensuelle – de Renée Sys. Poétique, lumineux et un peu triste tout de même, « Tout et Partout » nous rappelle l’intelligence et la beauté des compositions du groupe, dont on attend des nouvelles avec impatience.
Priests – Say No
On change radicalement d’ambiance avec la relève de la tradition punk de D.C. Prolifique, en 2017, le groupe sort un nouvel album ainsi qu’un LP compilant leurs morceaux sortis sur bande via leur propre label Sister Polygon. Le trio devenu quatuor et dont la voix est celle de sa chanteuse Katie Alice Greer, reste fidèle aux valeurs et aux combats menés par la frange punk et riot grrrls. Brandissant la pop culture et la musique comme une arme, Priests semble apparaître partout où l’injustice sévit pour bousculer, provoquer, faire bouger car : « Sauf si vous êtes un hommes blanc hétérosexuel, cisgenre, propriétaire, riche et tutti quanti, les choses iront toujours mal pour vous« . Difficile de résumer leur art, on vous conseille (vivement) donc d’écouter l’intégralité de leur production.
Gus Dapperton – Gum, Toes and Sole
Avec sa coupe au bol, ses lunettes passées de mode, et son ombre à paupière bleue, Gus Dapperton brouille les lignes, les genres et les codes d’une société où il a mis du temps à trouver sa place, comme nombre de jeunes gens avant lui. Sa musique est comme lui, indéfinissable pop aux mille couleurs. Son EP Yellow and Such contient quatre titres, tous riches et travaillés avec une précision et un détail stupéfiants. On sent les années 80, les walkmans et les sweats délavés ; la bonne humeur aussi.
Cameron Toy – Ghoststock
Assez inclassable également, le producteur-bricoleur Cameron Toy. Ce dernier compose, chante et enregistre tous les instruments avec, pour résultat, une musique pop lo-fi aux accents hip-hop, qui multiplie et démultiplie les effets et les couches sonores. L’artiste, basé à Brooklyn, compose également pour son groupe, une web-série, et pour plusieurs autres artistes avec lesquels il collabore.
Toulouse – Hurtin
Toulouse est un artiste new-yorkais qui surprend par l’élégance, la classe même, de ses compositions. « Hurtin » est grandiose, avec ses cuivres, sa guitare électrique et la voix de son chanteur, terriblement soul. Les arrangements, rythmes et balancements, laissant une place à des silences parfaitement distillés, modernisent une base jazzy. Son EP Extended Plea vient tout juste de sortir ce mois-ci.
Lupa J – Keep Back
L’énigmatique australienne Lupa J a dévoilé il y a peu ce titre annonçant la sortie de son prochain EP A House I Don’t Remember. On reconnaît bien sûr les influences de Grimes pour qui elle a ouvert sur de nombreux concerts. « Keep Back » est accompagné d’un clip autoproduit illustrant le cauchemar dissociatif de cette jeune femme de dix-huit ans : « Je me suis rendue compte que j’attirais des personnes ayant besoin d’attention, que je leur donne jusqu’à m’oublier moi-même, me projetant dans leurs problèmes pour éviter les miens« .
Jesca Hoop – Memories Are Now
Élevée dans une communauté mormone en Californie avant de la quitter et de devenir la nounou des enfants de Tom Waits – qui l’encourage à donner voix à sa musique sans se préoccuper des cadres et des étiquettes -, Jesca Hoop est déjà forte d’une carrière débutée il y a une dizaine d’années. « Memories Are Now » est un morceau à l’arrangement minimal mais d’une efficacité pop-folk confondante. L’album, lui, est un parcours musical riche qui refuse la facilité des formules toutes faites, proposant alors l’exploration des différentes facettes de l’artiste.
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