Trouver un moyen détourné pour parler d’artistes qu’on aime n’est pas souvent simple. Juré. Avoir un pseudo de fille si on est un artiste garçon, ça ne sert à rien, ça fait chier les conservateurs, ça fait écrire des bêtises aux journalistes, ça hérisse les poils sous les bras de Boutin mais ça rentre dans la tradition d’anonymat des musiques électro. Electronique dont on va parler en compagnie de Lucy, Fatima Yamaha, Marion Poncet, Karenn, Patricia, Florenza Mavelli, Marian et Sophie. Avec en bonus une playlist dédiée ici et en fin d’article.
Nom : Luca Mortellaro.
Pseudo : Lucy.
© DR
Quelques millions d’années (3,2 exactement) après l’existence de l’Australopithèque féminine la plus connue du monde, un type a décidé de prendre la techno et de faire des expériences dessus. Alors, des fois ça se danse, des fois ça se ressent dans le bide. Avec Stroboscopic Artefacts, il signe des monuments d’épilepsie : Kangding Ray, Rrose et Perc pour nos préférés. Ecouter ► The Illusion Of Choice.
Nom : Bas Bron.
Pseudo : Fatima Yamaha.
© DR
Modèle du fordisme, Yamaha sait travailler sa chaîne YouTube et a permis au monde de comprendre la musique électronique comme une histoire d’amour qui se fond dans la répétition. « What’s A Girl To Do », morceau qui vole au-dessus d’un nid de kick-basse, est signé d’un type qui aime brouiller les pistes : Hollandais au prénom arabe et un nom de moto (et de synthé accessoirement). Ecouter ► What’s A Girl To Do.
Nom : Romain Reynaud.
Pseudo : Marion Poncet.
© DR
Quand on ne trouve pas les mots, la perspective de draguer une nana qui s’appelle Marion quand on s’appelle Romain est forcément une carte « remplissage » à cocher. Lui rappeler que vous avez les mêmes lettres qu’elle dans votre prénom vous fera pourtant passer pour un gros beauf. D’autres plus malins ont décidé d’être les deux à la fois. Marion est le versant house – deep house de l’artiste. Ecouter ► Le podcast pour Tsugi.
Noms : Arthur Cayzer (Pariah) et Jamie Roberts
(Blawan). Pseudo : Karenn.
© Shaun Bloodworth
Suite de notre liste avec un peu de violence gratuite (en streaming, quoi), avec deux types qui en plus de mettre à plat ventre les clubs du monde ne se servent pas de platines vinyle ni de batteurs compulsifs, mais de synthés modulaires. Leur impressionnant live fout le moral des techniciens en vrac à chaque fois qu’ils installent leur scène. La foule, elle, en redemande. Ecouter ► Nelly.
Nom : Max Ravitz.
Pseudo : Patricia.
© Moog Music Inc
Si le prénom Patricia est passé chez nous au registre des antiquités, on ne se fait pas de bile quant à la remise à la mode. Jules et Paul ne sont-ils pas des noms giscardiens et pourtant toujours au top ? Comme Patricia, ce sont certains courants électroniques anciens, comme l’expérimental, le drone, le lo-fi, qui reviennent au bon goût du jour. Un type aurait même créé un laboratoire de recherche de la pénombre nommé Opal Tapes ayant enfanté des disques de Patricia. Ecouter ► Josephine.
Nom : Danny Wolfers (Legowelt).
Pseudo : Florenza Mavelli.
© FACT
Champion du monde en titre du plus grand collectionneurs de pseudos (presque 30), Legowelt n’oublie pas de donner à chaque personnage son importance propre. Back in 1981, Florenza Mavelli est à la tête d’une police d’intervention d’élite pour sauver Milan de sa criminalité, tel Batman et Gotham. Accesoirement, il fait aussi de l’italo disco sooperklasse. Ecouter ► Tears of the celesta.
Nom : Marek Hemmann & Fabian Reichelt.
Pseudo : Marian.
Les années 2000 et Berlin Calling consacrent la minimaaaale allemande comme seule variable de ce monde pour survivre socialement. La popularisation de la musique électronique devient réelle, son honneur lavé, ses DJs peuvent enfin se la raconter comme des rock stars. Au milieu de tout ça, la pop pointe le bout de son nez et en découlent de nombreux projets easy listening comme ce duo qui, s’il sonne déjà un peu daté, ne peut que nous renvoyer en arrière dans un bain moussant de nostalgie. Ecouter ► Letter.
Nom : Samuel Long.
Pseudo : Sophie.
Si on parle de déferlante électronique, il serait malaisé de ne pas mentionner une seule fois le tintouin que fout le label PC Music dans le game. Si son espérance de vie est très difficile à quantifier, la musique de ce label dépasse toutes nos imaginations futuristes. Prenant à la louche un peu de K-pop japonaise par-ci (mais si… les hologrammes qui remplissent des stades), l’IDM anglais par-là (Autechre, ça vous parle ?), l’EDM amerloque par-ci (Avicii n’est pas si loin) et les voix de la pop mainstream par-là (Lady Gaga dans certains cas). Ecouter ► Lemonade.
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