Pour ses 30 ans, Art Rock invite la compagnie théâtrale La Fura Dels Baus. C’est la 8ème fois que la troupe catalane investit différents lieux de Saint-Brieuc pour le plus grand plaisir des yeux. Du théâtre de rue, numérique, parlé, et d’opéra, elle crée désormais un spectacle total et géant. La troupe maîtrise son sujet lorsqu’il tend vers l’absurde, l’obscène et le décalé. Retour sur trois performances à l’occasion de trois éditions passées du festival. Entre grandeur et décadence.
1987 : Suz O Suz
Suz / O / Suz est un spectacle abstrait et évolutif en fonction des lieux investis et de l’architecture. Il contient une seule idée : l’Homme, et invente un nouveau concept de rituel. Les comédiens se déplacent dans la foule en tapant des objets, en criant des mots dans une langue qu’ils ont inventée comme on invoque un dieu, tout ça en slip. L’abstrait et le spirituel de la mise en scène leur ont valu une reconnaissance internationale. C’est aussi la pièce que le collectif a le plus joué et qui a lancé la machine à défis qu’ils se sont imposés depuis.
2003 : XXX
Adaptation théâtrale modernisée du roman emblématique du Marquis de Sade, Justine. Déjà à l’époque des années 1790, quand le livre sort, il choque et effraie par sa subversion, sa violence et son obscénité. Alors forcément quand la troupe catalane le reprend à sa sauce, avec des comédiens qui ne reculent devant rien, ça part loin. XXX met en scène la perversion d’une jeune fille (Eugénie) par un groupe de libertins. Dans cette pièce La Fura va plus loin dans la performance : les dialogues des acteurs interagissent directement avec les projections d’images, de vidéos, de son. Ces projections sont utilisées pour renforcer la tension et rendre au mieux l’excitation que procure ce texte controversé.
2007 : Imperium
Le processus créatif d’Imperium est né de la nécessité de protester contre les différentes formes d’impérialisme. La troupe met en scène des dialogues du corps, des ambiances rythmiques et fait participer le public afin de montrer l’intrusion de l’audience dans la vie privée. Elle remet aussi en cause l’idée de progrès comme une amélioration de l’humanité.
Cette année
C’est la dernière association en date entre le festival et la troupe et c’est aussi le passage pour elle vers une forme plus grandiose : le spectacle total. Au programme, Ginesa Ortega (grande chanteuse de flamenco), effets pyrotechniques, chaîne humaine aérienne suspendue à plusieurs mètres du sol et surtout le Transformer, un robot géant de 8m de haut. Tout n’est pas encore dévoilé, mais nous en frétillons d’avance.
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