Sept disquaires étaient visés au total : à Paris aux Balades Sonores, Ground Zero, Le Silence de la Rue, Fargo Store – Planète Mars ; à Rennes au It’s Only ; à Lyon au Tiki Vinyl Store ; à Bordeaux à Total Heaven. Une volonté de la mettre – une fois n’est pas coutume – profond aux gros distributeurs type Fnac et de rappeler qui sont les réels « agitateurs de talent ». Sacré oncle Thom.

Hasard du calendrier, cette nouvelle tombe alors à quelques jours de la sortie du numéro 16, Juin – Juillet, de Gonzaï Magazine dont la une n’est autre que Le vrai visage de la Fnac. Un numéro hautement conseillé qui passe en revue les grandes heures du distributeur, la culture irremplaçable de ses premiers vendeurs, les étroits liens avec un des principaux partis politiques français, la machine de guerre qu’il est devenu et l’éloignement de ses valeurs.

Voici le témoignage de Martial Solis.

POURQUOI ET COMMENT VOS VINYLES BLANCS DE RADIOHEAD ONT DISPARU ?

Vous le savez, depuis le 17 juin, date de sortie de « A Moon Shaped Pool », Ground Zero à Paris et Total Heaven à Bordeaux attendent le dernier Radiohead au format vinyles blancs. Le groupe ayant demandé expressément que ces versions limitées soient distribuées exclusivement par un réseau indépendant des grandes enseignes. Une volonté politique. Un acte fort et responsable.

Après avoir reçu, une semaine durant, des messages contradictoires de Wagram, le distributeur du disque, concernant cette commande (« Les disques ont été envoyé par erreur chez Amazon »… « Nous faisons le maximum pour les récupérer »… « Cela semble plus difficile que prévu »…) ; Total Heaven à bordeaux a été prévenu par courrier officiel de Olivier Gicquel, Directeur des ventes France de Wagram, que les commandes (plus d’une centaine de disques à nous deux) sont définitivement perdues, égarée. On ne les reverra plus. Jamais.

Nous savons aussi que le 17 juin, ces mêmes disques ont étés vendus à la Fnac de Bordeaux, par un vendeur reconnaissant qu’il « n’était pas censé les avoir ». D’autres copies auraient été vendues dans plusieurs magasins de l’enseigne, fait confirmé ce samedi par la Directrice du rayon disque de Bordeaux, évoquant une erreur de livraison. Mais si c’est vrai, qu’en est il de nos propre colis ? Ceux avec les disques « noir » qui auraient été destinés aux Fnacs ? Pourquoi n’avons-nous rien reçu ? En douze ans de métier, jamais on n’a vu de colis se perdre. Ca n’est pas possible. Il y a toujours une trace.

Au delà de la déception à titre personnel, nous sommes aussi déçus pour le groupe – qui a été très clair sur ses volontés de distribution, et nous sommes surtout déçus pour vous, nos chers clients et les fans – qui n’auront pas leurs disques tant attendus ; nous nous posons beaucoup de questions !!! Comment une erreur pareille est-elle possible ? Combien de disques en tout auraient été envoyé dans les Fnac ? Et surtout, pourquoi les ont-ils vendu en connaissance de cause ??

Nous savons que les pontes de la Fnac ont beaucoup de mal à accepter l’idée d’être écartés de ce type d’opération. Alors oui, nous nous posons la question : Y-a-t-il eu malversation ?

Encore une fois, nous sommes désolés pour tous ceux qui nous ont fait confiance. Nous savons déjà que Beggars/XL records (le label du groupe) ont fait une demande expresse de repressage de vinyles blanc pour répondre à ce manque. Nous sommes partagés entre des sentiments de grande colère et de totale impuissance. Nous nous sentons floués. Mais nous espérons bien découvrir le fin mot de l’histoire.

Nous vous tenons au courant.