Avant la très attendue bande-son spéciale haine gratuite, voici une sélection de titres évoquant… l’amour ! Vous savez, ce joli désir que les êtres humains éprouvent parfois les uns pour les autres, et ce malgré les multiples imperfections qui caractérisent tout individu de l’espèce. Chez Sourdoreille, on se déchire, on se déteste, on se crêpe le chignon, mais on s’aime aussi. Et on va faire décoller les papillons qui sommeillent dans vos petits cœurs archi-chauds grâce à de belles et fringantes déclarations en musique. Mais attention : pas de déceptions, pas de trahisons, pas de larmes. On n’est pas chez Hélène Ségara ici, quand les autres s’aiment, on kiffe. Et dans la musique folk et indé de ces dernières années, on parle toujours autant d’amour, mais on sait le faire dans la joie!
Pour commencer, apprenez que l’amour vrai, pur, idéal, la communion parfaite entre deux cœurs faits l’un pour l’autre (ou si bien bercés de cette illusion qu’ils y dorment au chaud), c’est beau. Preuve en est la joie pure et partagée qui émane de ce parfait petit duo, à la scène comme à la ville, formé par Alexander et Jay des Edward Sharpe and the Magnetic Zeros. On vous en a déjà rebattu les oreilles ici-même, mais on ne s’en lasse pas : c’est beau l’amour, merde, je vous dis. Surtout quand on le chante haut et fort en collectivité. Vive les hippies, longue vie à Jay et Alexander, soyez heureux.
Edward Sharpe and the Magnetic zeros – Home
Si ça vous fait gerber, la prochaine fois que quelqu’un vous invite en tête à tête à la plage, déclinez, car j’ai bien l’impression que celui qui vous chante cette chanson-là a envie lui aussi d’un bel amour joyeux. Avec des paroles cucul comme « I will love your heart with mine » distillées dans un morceau par ailleurs entraînant qui donne envie de faire bouger le raphia de sa jupe tahitienne, une morale du carpe diem où on crie un désir simple et brut, sans enrobage poétique, ce morceau de Crystal Fighters est assez représentatif.
Crystal Fighters – Plage
Il y a souvent dans ces morceaux un caractère enfantin, notamment parce que l’écriture cherche la simplicité et crée un langage amoureux naïf et spontané. Des phrases sorties du contexte renvoient même explicitement au monde de l’enfance : vous avez peut-être entendu le « I do love my Ma and Pa » du premier morceau ou le « Nobody would see us go » de l’invitation à la plage. Dans ce morceau de Born Ruffians, de grandes déclarations qu’on suppose amoureuses sont proférées par un prétendu petit garçon. Ce qu’il fait avec la petite fille coincée dans son lit, ça, la chanson ne le dit pas – mais ça pourrait bien être des trucs de grands.
Born Ruffians – Little Garçon
Le premier morceau cucul-folk que j’ai remarqué, c’est, en 2007, le premier titre de Giant d’Herman Düne. Où l’on voit que l’absence de la personne à qui l’on pense et l’incertitude de la revoir ne mènent pas forcément à l’expression du désespoir. Ici, on imagine bien le béguin qui trépigne d’impatience, qui draine des inquiétudes mais surtout des espoirs, cherche à obtenir ce qu’il veut par des arguments fallacieux et diffuse surtout de la gaieté et de la vie. (L’argument fallacieux : « And if you wait a little my pretty friend until I come back to hold your hand, we would be like bugs when they break through cocoon 1. » Un de ces mardis, on vous fera une bande-son spéciale « métaphores avec des insectes ».)
Herman Düne – I wish that I could see you soon
Méfions-nous des chansons douces : elles cachent parfois des désirs durs, peut-être même inavouables par d’autres moyens. Ou alors mon anglais est défaillant, ou alors Devendra dit qu’il veut épouser beaucoup, beaucoup de petits enfants. Hum. Soyons ouverts, après tout il s’agit de musique, la morale n’y a pas sa place : délectons-nous sans scrupules de sa voix de grand méchant loup dans cette joyeuse mélopée du désir insatiable.
Devendra Banhart – Little Boys
Pour un changement d’ambiance musicale ou tout simplement pour ne pas finir sur un soupçon de pédophilie, écoutez The Darkness et tremblez, pauvres pécheurs, vous êtes condamnés au désir!
The Darkness – I believe in a thing called love
1 À la louche : « Si tu patientes un peu, ma belle, jusqu’à mon retour, nous serons comme des insectes qui percent leur chrysalide. »
Super playlist ! Merci ;-)
Ce serait donc la parole d’une femme qui souhaite épouser des petits garçons. D’accord, merci Ju pour ce complément d’information ! On y lit aussi que cette chanson aurait été écrite pour éviter que l’album ne soit diffusé dans les Starbucks.
J’ajoute de mon côté que cette fascination pour l’enfance n’est pas un accident dans l’album Cripple Crow : on a « I feel just like a child », mais aussi « Long haired child » et « Chinese children ». Album d’ailleurs absolument merveilleux, qui passe tout seul (CPDP).
Pour le morceau de Devendra, l’explication ici :
http://stereogum.com/1793/devendra_banhart_not_a_pedophile/news/
en gros, une chanson en deux phases, où Banhart est dans la peau d’un schyzophrène homme/femme. Dans la première partie, c’est l’homme qui s’exprime, et dans la seconde, la femme. ouais, c’est spé quand même:)
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