Cette semaine, la petite demi-heure musicale du mardi risque de ne pas trop plaire à vos collègues de bureau. Car le chanté bancal est probablement ce qui énerve le plus lorsqu’on l’entend sans y prêter une attention toute particulière. Mais bon, puisque vos collègues ne viennent pas sur Sourdoreille, tant pis pour eux… et tant mieux pour vous! Au fait, le chanté bancal n’a pas de définition officielle. Mais en parcourant cette bande-son, vous comprendrez très vite ce que cela signifie.
Neutral Milk Hotel – Two-Headed Boy
À tout seigneur, tout honneur. Difficile de dater la naissance du chanté bancal puisque son existence n’est même pas définie. En tout cas, pour moi, c’est Neutral Milk Hotel, en 1998, qui m’a le premier touché en chantant avec cette fragilité et cette fausse maladresse. Lorsqu’on me dit que c’est presque désagréable d’écouter cette chanson, je comprends pourquoi. Et pourtant, moi, elle me donne la chair de poule. Je comprends pas pourquoi, mais j’ai arrêté de chercher à comprendre.
Bright Eyes – Road To Joy
Conor Oberst est capable du meilleur comme du pire. Mais avec Bright Eyes, il a plus souvent été dans le très haut du panier, notamment sur I’m wide Awake, it’s morning, son album sorti en 2007.
Modest Mouse – Satin In A Coffin
L’un des meilleurs groupes de rock indé de ces dernières années, malheureusement trop peu présent en France. Isaac Brock et sa bande manient à merveille l’humour noir et les paroles aussi acérées que drôles.
Rubik – Indiana
Des Finlandais qui maitrisent parfaitement les casse-têtes mélodiques et rythmiques. Ce titre n’est clairement pas le plus représentatif de l’album Dada Bandits. Mais il résume parfaitement l’ambition du groupe de s’aventurer au même moment dans le rock indé, les envolées lyriques et les ambiances plus intimes. Vous l’aurez compris : ce titre s’écoute dans son intégralité sous peine de ne rien y comprendre.
Clap Your Hands Say Yeah – Over And Over Again
Probablement le groupe qui a popularisé le premier le chanté bancal sur la scène internationale. C’était en 2005 avec un album éponyme qui restera comme une des références du rock indé. Cerise sur le gâteau : non seulement Alec Ounsworth chante bancal (voire faux?) mais en plus sa voix est ô combien nasillarde. Qui a dit que c’était un handicap ?
The Bewitched Hands – Work
Difficile de trouver un groupe français pour cette bande-son. Heureusement que les Rémois de Bewitched ont sorti leur petite pépite de Bird & Drums il y a tout juste un an. Sur scène, le groupe assume totalement sa fragilité et son imperfection vocales. Et cela lui donne une énergie ultra communicative qui lui a souvent valu des comparaisons journalistiques avec Arcade Fire.
Arcade Fire – Intervention
Justement, vous ne pensiez pas sérieusement éviter un titre d’Arcade Fire dans une telle bande-son ? On aurait pu choisir presque n’importe quel titre des trois premiers albums des Canadiens pour illustrer le chanté bancal. Presque au hasard, ce sera donc Intervention, présent sur le désormais mythique Neon Bible.
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