Pour cette version 2015 de la Spring au Château de Keriolet, l’équipe d’Astropolis a accueilli son traditionnel millier de danseurs. C’est ici que tout a commencé pour le festival breton. La nuit de techno qui fait sold out sans annoncer son line-up a encore eu droit à ses rituels d’averses, son bal des lumières mouvantes et son plateau de choix : Octave One, Rødhåd, Oniris, Konstantin Sibold.
Tout a commencé ici
Depuis 20 ans, la Bretagne a fait de Keriolet son meilleur QG de raves. Il faut dire que tous les éléments étaient réunis. Un château à l’histoire rocambolesque, joyau du XIXe siècle un temps habité par l’un des assassins de Raspoutine. Puis de nouveaux oiseaux sont venus se poser sur le donjon et envahir les cryptes. Manu Le Malin, Laurent Garnier ou Jeff Mills. Les jardins classés et calés en hardcore, habitués à se faire servir le petit déjeuner par Torgull, Lisa N’Eliaz ou PCP.
Réviser ses classiques
« Blackwater » est un hymne. A la façon du « Strings of life » de Derrick May, du « Jaguar » de Rolando, « Big Fun » de Inner City, il représente l’essence de Détroit, la ville industrielle et ses machines qui ont façonné cette musique. Ce ‘tube’ d’Octave One, ce duo de frangins, raconte également l’influence disco / soul de la techno et la house à travers la voix d’Ann Saunderson (qui n’est autre que la femme de Kevin) et les paroles hédonistes. Si la vie pouvait être aussi naïve.
Just open your heart
Just open your mind
And let your love flow like the sunshine
13/05/15 – Octave One live @ Spring, Château de Keriolet, Concarneau, France / par Combe
La balade matinale du châtelain
S’il y a un être auquel chacun pense au moins une fois dans la soirée, c’est lui. Dans sa veste de costume un peu grande, il flotte au-dessus de la foule. Lui, c’est Christophe Lévêque, le châtelain. Il habite ces murs depuis une vingtaine d’années, au moment où Astropolis a décidé de venir festoyer dans son jardin. On l’a croisé à 6h du mat pendant le set de Konstantin Sibold, le sourire jusqu’aux oreilles, et quelques oiseaux hilares lui baisant presque les pieds, perdus dans un océan de « merciiiiiiiii monsieur ». La définition de l’hédonisme avec un grand H.
Les habits de la mariée
Pour la deuxième année, la Spring était habillée de lumière par le collectif brestois Relief. Un terrain de jeux complètement dingue pour ces deux pirates du mapping, qui ont su exploiter le potentiel du donjon pour en faire une tour hantée, prête à s’effondrer sur une armée d’assaillants aux sourires béats.
Konstantin Si beau
Tous les ans, l’équipe du festival Astropolis sélectionne l’artiste qui clôturera la cour de Keriolet aux petits oignons. A chaque heure son style musical. Si la techno a fait trembler le château avec des superbes sets des Sonics (les organisateurs), Rødhåd et d’Oniris, le retour de la mélodie a rempli les ravers d’espoir. Cette mélodie est sortie des doigts de l’ange allemand Konstantin Sibold. Au fur et à mesure de ce set impeccable, les danseurs ont redécouvert à la fois la couche de boue de la cour, l’état de leurs futals, l’ambiance survoltée de ses voisins, l’émotion de l’artiste.
A la fin de son set, Sibold enchaîne tube rassembleur sur ballade romantique, feinte de couper le son à plusieurs reprises. Et finit sur « Madeleine », morceau qui hante nos playlists depuis maintenant deux ans, sorti dans la série Secret Weapons du label Innervisions. Mais comme on vous en a déjà parlé plusieurs fois, on préfère vous présenter le track qu’on a découvert à cette occasion (merci Konsti) : un Looong Mix de Andi Muller du morceau « Everything » de Radiohead. Superbe. Et à l’année prochaine.
Radiohead – Everything (Andi Muller’s Looong Mix)
Et puisqu’on vous parle de ce beau château, n’oubliez pas qu’on prévoit d’y installer nos caméras l’année prochaine, pour y tourner « Sous le donjon de Manu Le Malin », film consacré à l’enfant terrible du hardcore, Manu Le Malin. Pour soutenir la collecte et permettre au projet de voir le jour, c’est par là : ULULE
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