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Judah Warsky se tire le portrait

Mathieu Cesarsky sort son second album solo sous son nom Judah Warsky. Une musique hybride et une poésie moderne. Humanistes et populaires, ses textes rassemblent athées et croyants, jeunes et vieux, amoureux du verbe et des beats, en touchant d’abord au cœur avec un esprit fin. On lui a filé une liste de mots et voilà ce qu’il en a fait.  

Mieux qu’un portrait, on s’est dit que Judah Warsky pouvait présenter son début d’année en quelques mots. Car il les manie bien les mots. Voici la liste qu’on lui a mis à disposition : Judah Warsky / Paris / Pan European / Carrière / Acid Arab / Vinyle / Ses Yeux /Synthèse / Humanité / Art / Majeur / Religion / Stupidité / Souffrir / Trahison / Styles musicaux / Antarctique / Destiny / Oriental.

Et voilà ce qu’il en a fait.

Judah Warsky :

Je m’appelle Judah Warsky, j’habite à La Chapelle à Paris, et je suis un artiste du label Pan European. Nous sommes le 17 février et je suis heureux car c’est aujourd’hui que sort en France « Bruxelles », le 2e album de ma carrière solo (et par un hasard du calendrier, c’est aussi aujourd’hui que sort dans le reste du monde l’album  » Collection vol.1 » d’Acid Arab auquel j’ai participé). Je parle de la sortie digitale/CD, le vinyle sortira d’ici quelques semaines.

C’est donc maintenant que ce disque cesse d’être mon disque. Il appartient désormais au public. Je ne pourrai désormais l’appréhender qu’à travers ses yeux. Si cet album a été entièrement réalisé à partir de sons de synthèse, j’espère que ce qui en ressortira à l’écoute est son humanité. C’est à mon sens le seul intérêt de l’art – le majeur comme le mineur, le plafond de la Chapelle Sixtine comme une pop-song de trois minutes.

La religion est un des thèmes du disque, à travers des chansons comme Marre de Tout ou God is a Woman. Plus jeune, j’étais un athée arrogant et je la considérais comme une forme, sinon de stupidité, du moins de crédulité complaisante. Je n’avais pas compris. Contrairement à l’argent, la foi est un bon maître et un mauvais esclave. Elle aide les croyants à vivre et à mourir, à aimer et à souffrir. Pour les autres, comme moi, ça reste quelque chose de mystérieux, de transcendant, d’inconnu, bref un bon sujet de chanson. Ce disque s’affranchit de toute limite, toute barrière, toute chapelle, et je ne le considère pas comme une trahison. J’ai essayé de traverser différents styles musicaux (de préférence des qui n’ont pas encore de nom), différents climats, du sirocco brûlant de Think Of Me au souffle gelé de l’Antarctique sur Boys Will Be Boys. On retrouve aussi bien des percussions vaudoues et des harmonies du Moyen-Age (sur Cinco de la Tarde) que des réminiscences de Timbaland (le génial producteur de Destiny‘s Child qui a révolutionné la pop MTV) ou de New-Beat (ce sous-genre de l’Acid-House inventé par les Belges à la fin des années 1980).

Parfois on retrouve du chaud et du froid, de l’ancien et du moderne, de l’Européen et de l’Oriental, sur un même morceau (comme Bruxelles ou T’inquiète). Peut-être que ça en déroutera certains. En fait, c’est précisément ce que j’espère.

Crédit Photo : Benoît Marquette

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